Le truculent patriarche, à l’origine d’un mémorandum au vitriol contre Paul Biya, réunit ses partisans ce week-end à Yaoundé.
Emile Onambélé Zibi a rendez-vous avec ses partisans ce samedi dans son fief de Mvog Betsi Yaoundé, a-t-on appris de sources introduites. Même si l’ordre du jour de ce conclave n’a pas été indiqué, tout laisse croire que le truculent patriarche, à l’origine d’une lettre ouverte incendiaire au président Biya, entend donner la réplique aux 44 familles originaires du département du Mfoundi qui, au terme d’une réunion tenue le 18 octobre dernier au Cercle municipal de la capitale, lui ont symboliquement infligé un an de prison.
Ce jour-là en effet, les autorités traditionnelles, patriarches, chefs de famille, élites, filles et fils constituant les clans autochtones du siège des institutions avaient fermement condamné les «allégations démagogiques et des propos diffamatoires, voire infamants, portés par des individus aux intérêts inavoués et non mandatés » contenues dans le fameux «mémorandum des patriarches du Mfoundi».
Mais, avant même que l’éruptif Onambélé Zibi n’ait réuni les siens, c’est le patriarche des etoudi, Laurent Serge Etoundi Ngoa, qui a décidé de remettre les points sur les «i». On se rappelle ainsi de cette sortie tonitruante de l’auteur du mémorandum au vitriol dans le quotidien Le messager. Invité à réagir à la présence au gouvernement de l’actuel ministre des Petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat, alors qu’il estime que le Mfoundi n’est pas assez représenté aux affaires, l’homme aura cette réponse sèche et définitive : «Ce monsieur est de la Mefou et Afamba, précisément de l’arrondissement de Soa où il a d’ailleurs sa résidence, je veux dire son château.
Allez demander au ministre Etoundi Ngoa où ses parents sont enterrés.» Réagissant à cette exclusion, m. Etoundi Ngoa invoque des «informations fallacieuses» et assène : «Je suis bel et bien ressortissant d’Okolo, encore appelé Emana-pont. Je le dis sans polémique, mais afin que nul n’en ignore. Je n’accepte pas qu’un quidam, qui n’est même pas de ma communauté, aille raconter n’importe quoi dans les médias.»
Interrogé par votre journal, le patriarche des Etoudi s’élève contre des esclandres tendant à ternir la mémoire des gens qui n’ont rien demandé et qui reposent quelque part en paix : «Les sépultures de mes parents n’ont rien demandé, tout comme je n’ai jamais demandé à être sacré par la communauté Etoudi en 2008. Cela s’est passé dans les règles de l’art et personne, dans ma communauté, ne peut mettre en doute mes origines.»
Au sujet du communiqué ayant sanctionné la réunion du Cercle municipal, il parle d’une réaction face à la globalisation de déclarations qu’on attribue à tort à la communauté du département. Il accuse Emile Onambélé Zibi de vouloir profaner la tradition et la notabilité, condamnant l’utilisation de l’autorité traditionnelle pour d’autres raisons et expliquant que sa mise provisoire à l’écart, par la communauté, a été décidée par son propre chef. «Une mesure extrêmement lourde de sens», selon lui.
Et Laurent Serge Etoundi Ngoa d’ajouter : «Ceux qui font équipe avec ce frère, je ne sais pas de qui ils détiennent leur autorité. A l’époque, ce sont deux régions (le Centre et le Sud) qui se sont mises en semble pour donner le pouvoir à Paul Biya. Comment peut-on aujourd’hui se lever, seul, pour décider de retirer ce pouvoir ? Chez les Béti on décide en groupe.»