Les riverains du pont d’Ebebda soutiennent mordicus que le corps de l’évêque de Bafia, a été lâché par un hélicoptère dans le fleuve Sanaga, à deux heures du matin, jour de sa découverte par un pêcheur malien.
Loin de prétendre à la détention la Vérité, une chose est désormais certaine : l’assassinat de Mgr Jean-Marie Benoit Bala, vu les faits qui se passent de tout commentaire, a été commandité non par des faméliques de quartiers, mais par des gens de la jet set. Car, il n’est pas donné au premier venu d’organiser avec autant de fausses pistes et moyens, l’assassinat d’un évêque. Selon certains théoriciens de la criminologie, tout s’est sans doute joué dans le coup de fil que l’évêque de Bafia a reçu le 30 mai à 23 heures.
« Il (Mgr Jean-Marie Benoit Bala, Ndlr) a été piégé par celui qui l’avait appelé à une heure aussi indue. Et c’est incontestablement une personne en qui il avait extrêmement confiance. Car pour sortir de sa maison à 21 heures pour retrouver quelqu’un qui vous appelle dehors, il faut avoir pleine confiance en cette personne, et laquelle, sait aussi que vous lui faites confiance. Et qui plus est, un évêque », nous confie un expert en criminologie italien que Camer.be a contacté par mail
Par ailleurs, de notre séjour d’investigations de plusieurs jours à Ebebda, pont du fleuve Sanaga où le véhicule de l’évêque assassiné avait été trouvé, des riverains, ainsi que des pécheurs confient sans conjecture que dans la nuit du 1er au 2 juin 2017, à une heure très tardive, à deux heures du matin, un hélicoptère avait survolé la zone du drame. « C’est lorsqu’on retrouve alors curieusement et très facilement le corps dans la matinée du vendredi 02 mai, que nous avons alors compris que cet hélicoptère, était venu lâcher le corps de l’évêque », croit savoir un plongeur traditionnel du coin qui a requis le plus strict anonymat.
« En principe, la lettre laconique et trop vulgaire laissée dans la voiture de l’évêque (Je suis dans l’eau, Ndlr), n’était qu’une indication des assassins, à faire retrouver la dépouille, mais aussi à brouiller les pistes des éventuels enquêteurs. Une attention plus soutenue dès la découverte même de la voiture au milieu du pont, aurait vite permis de comprendre que Mgr Jean-Marie Benoit Bala, avait été enlevé », nous explique notre consultant en criminologie.
Plus loin, il se murmure qu’après le piège tendu au prélat par un coup de fil reçu à plus de 23 heures, un commando de policiers qui serait venu de Douala, l’aurait alors enlevé, avant de le conduire à ses impassibles bourreaux. Vendredi dernier, juste après son entrée à l’hôpital général de Yaoundé, le corps de l’évêque de Bafia, était passé à un examen médico-légal. Un examen post-mortem dont notre confrère du quotidien L’Anecdote dans sa livraison du lundi 05 juin 2017, croit avoir capté des fuites. Selon le journal paraissant à Yaoundé, qui cite les conclusions de l’autopsie, Mgr Jean Marie Benoît Bala a été assassiné et jeté dans les eaux de la Sanaga moins de quatre heures avant la découverte de son corps.
Une autopsie qui révèle une mort lente et atroce de l’évêque
Pour réaliser l’autopsie, de la dépouille de Monseigneur, apprend-on du journal L’Anecdote, deux professeurs agrégés de médecine, trois médecins assermentés, et un dernier choisi par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun. Tous ces médecins, nous fait-on savoir, sont représentatifs des spécialités de la médecine ressortissant à l’anatomie humaine. Le rapport d’autopsie, dit-on, a été remis à qui de droit, le vendredi 02 juin, aux encablures de 19 heures.
A en croire notre confrère L’Anecdote qui cite les points saillants du rapport d’autopsie contenu selon lui dans un
document confidentiel, l’évêque de Bafia ne s’est point suicidé. «Le corps retiré des eaux de la Sanaga laisse voir, selon un des membres du collège des médecins, qu’il avait un bras raidi, replié sur son abdomen. Un fait curieux pour un «suicidé» qui le recommande la raison aurait plutôt choisi de se croiser les bras au lieu de se battre contre la furie des eaux», peut-on lire dans le journal. Pas de doute donc pour le quotidien, que Mgr Jean-Marie Benoit Bala, était torturé, au moment même où, les secouristes étaient à sa recherche. Le journal croit donc savoir que ce n’est qu’après cet exercice inhumain, que le corps du prélat, a été jeté dans la Sanaga, à près de 20 km du pont d’Ebebda.
La torture subie par l’évêque, affirme-t-on alors, se traduit entre autres par l’inflammation de ses parties génitales, on dirait une personne ayant été soumise à une électrocution. Et comme déjà annoncé par des riverains du pont d’Ebebda, les poumons de Mgr Jean-Marie Benoit Bala, selon le rapport d’autopsie, ne contiennent aucune goutte d’eau. «Pour preuve, à en croire un des membres de l’équipe d’autopsie, ces derniers «ont été jetés dans une cuvette d’eau, et sont remontés immédiatement à la surface. Or pour un noyé, il seraient restés au fond de l’eau». Et l’Anecdote de conclure que l’état du corps, a aussi permis aux médecins légistes de conclure que celui-ci a « passé un peu moins de quatre heures dans les eaux».
En un mot comme en mille, l’assassinat de l’évêque du diocèse de Bafia, n’a pas encore livré tous ses secrets. Avec l’enquête judiciaire ordonnée, l’on espère que bien de choses, seraient passées au peigne fin, à l’instar de tous ses appels téléphoniques émis ou reçus dans les dernières semaines de sa vie, et plus spécifiquement, le fameux et ultime appel de 23 heures. Bien d’experts étant catégoriques sur le fait que le prélat, ne serait jamais sorti du diocèse à 23 heures, si, il n’avait été appelé, et par une personne de confiance. Et ces murmures qui prétendent que l’enlèvement tragique du prêtre, aurait été l’œuvre d’un commando de policiers venu de Douala !?
Tous, espèrent qu’enfin, après une vingtaine d’assassinats aussi violents qu’ignobles de religieux au Cameroun depuis 35 ans, que sans langue de bois, convenance protocolaire et/ ou diplomatique, soit cette fois-ci (cette fois de trop et cette fois ras-le-bol), dite Vérité sur l’assassinat ignoble et cruel de l’évêque de Bafia, et qu’assassins, complices et commanditaires, soient punis à la mesure de la charge émotionnelle de cette histoire macabre, funeste et funèbre qui écorne sérieusement l’image du Cameroun.