Le prélat dont la levée de corps a eu lieu à l’hôpital de Yaoundé était un grand homme de culture
On ne verra plus Mgr François Xavier Amara aux balafons, instrument qu’il affectionnait tant. Son corps inerte vêtu d’une soutane est désormais couché dans un cercueil devant un presbyterium et un peuple de Dieu qui malgré l’affliction, garde l’espérance. Comme le font ceux qui croient en Jésus Christ.
Hier, lors de la levée de corps à l’hôpital central de Yaoundé de cet homme de Dieu décédé le 25 février dernier, l’heure était au recueillement et à la prière. Inconsolables pour certains, la mine triste pour d’autres, le peuple de Dieu est resté uni dans la prière et des chants en latin.
Comme pour lui ouvrir les voies du ciel qui le conduisent auprès du Père qu’il a servi en 55 ans comme prêtre. Au cours de l’homélie funèbre, l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, a relevé le caractère éternel du sacerdoce chez les prêtres en s’inspirant des textes liturgiques.
« Tu vivras éternellement selon l’ordre de Melkisédek », a confirmé le prélat. Et de poursuivre : « L’autre Christ que nous sommes, nous lie à toute victoire sur l’éphémère, la faiblesse, les limites pour nous honorer d’une fin eschatologique pleine de grâce et de salut. L’éternité du sacerdoce signifie l’éternité de l’être en tant que prêtre qui se manifeste à travers son ministère, et ses points marquant gravés dans nos mémoires », a rappelé Mgr Jean Mbarga. Et Dieu seul sait combien l’œuvre laissée par Mgr François Xavier Amara de regrettée mémoire est immense.
Ordonné prêtre le 23 avril 1962 par Mgr Jean Zoa alors archevêque de Yaoundé de vénérée mémoire, le prélat faisait partie des « protozoaires » parce qu’étant parmi la première promotion des prêtres. Homme de lettres, liturgiste, traducteur du missel catholique romain latin en Ewondo, liturgiste musicien compositeur de chants liturgiques, Mgr François Xavier Amara était un grand acteur d’inculturation de la liturgie catholique.
Bâtisseur infatigable, les chrétiens de la paroisse Sainte Famille de Nkoayos lui sont éternellement reconnaissants. « C’est grâce à lui que nous avons ce bijou en guise d’église. Il l’a bâti de ses propres mains, un signe qu’il a aimé notre paroisse », confie un fidèle.
Mgr François Xavier Amara a occupé plusieurs fois de hautes responsabilités dans le diocèse. Il a été vicaire général, administrateur apostolique en 1998 et curé de plusieurs paroisses. Ce fut aussi un grand directeur, formateur des petits séminaires d’Akono et Mvolyé de 1977 à 1980.
Premier principal prêtre diocésain du collège François Xavier Vogt, le serviteur de Dieu était aussi un grand promoteur de culture, de tradition et de musicologie africaine.
Décédé à l’âge de 85 ans, en patriarche d’église, le prélat avait été auréolé de la dignité de Chapelain de Sa Sainteté le 8 juillet 2005 (évêque sans diocèse.) « Mvamba », comme l’appelaient affectueusement ses fidèles et amis sera inhumé ce jour à Mvolyé.
