La secrétaire générale de la Francophonie a démarré sa journée d’hier aux côtés des représentantes d’associations féminines.
Rencontre très colorée, grâce à ces uniformes en tissus pagnes arborés par de petits groupes de femmes, aidant ainsi à dissocier la soixantaine d’associations réunies en ce lieu. Rencontre également très animée, par des youyous, chants et surtout par les éclats de rire de Michaëlle Jean, notamment lorsqu’elle finit par comprendre le sens du mot « Bayam-Sellam » (revendeuses), dont la présidente lui a semblé « particulièrement dynamique ».
Ces singularités féminines n’ont cependant pas éludé le côté instructif du rendez-vous d’hier matin, entre la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et les femmes camerounaises, conduites par la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), Marie-Thérèse Abena Ondoa.
Dans son mot introductif, le Minproff assure qu’il y a longtemps que la femme camerounaise a compris que l’union fait la force, d’où les milliers d’associations communautaires, professionnelles, religieuses… recensées à travers le pays. Et de manière générale, leurs problèmes sont les mêmes : scolarité sélective, mariage précoce et forcé, mutilations génitales, violences conjugales, illettrisme, veuvage, difficultés d’accès à la terre et aux crédits…
A la suite des femmes, Michaëlle Jean assure : « J’ai aimé savoir que vous nommez tous vos problèmes et que les pouvoirs publics ont des écrits à propos, preuves que des solutions sont en vue ou en cours ». Mais pour elle, il importe de s’attarder sur deux points essentiels : les violences et l’entrepreneuriat féminin.
« Certes, il y a de plus en plus de filles qui vont à l’école et des femmes aux postes de responsabilités, mais il y a des situations qui s’aggravent, compte tenu des crises humanitaires ou politiques ». La secrétaire générale de l’OIF fait ainsi allusion aux viols sur les femmes et mêmes les petites filles. Sans compter les violences conjugales qui perdurent. Pour elle, la Francophonie a, du pain sur la planche, qu’elle doit mouler avec des idées de femmes.
A propos de l’entrepreneuriat féminin, Michaëlle Jean s’est réjouie de savoir qu’il y a plus de 600 femmes chefs d’entreprises au Cameroun. Elle a pris note de leurs propositions et les a engagées à se former davantage, à intéresser leurs filles aux filières scientifiques et à faire des plaidoyers pour mieux se faire entendre.