Le 12 mars prochain, les élections sénatoriales devront se tenir au Cameroun, cinq ans après celle de 2018 lors de laquelle le RDPC avait remporté 63 sièges et le SDF seulement 7 soit deux fois moins que lors de la première législature. Cette élection au suffrage indirect avec un collège électoral composé des membres des Conseils municipaux et des Conseils régionaux revêt plusieurs enjeux. Selon Jeune Afrique des milliardaires se mènent une bataille féroce autour du RDPC dans l’Ouest.
« En signant le 13 janvier un décret convoquant le corps électoral pour les sénatoriales du 12 mars prochain, Paul Biya a lancé la course aux investitures. Dans la région de l’Ouest, c’est une épreuve d’obstacles qui oppose les candidats et leurs parrains au sein de la circonscription régionale la plus difficile du Cameroun. En effet, elle met en concurrence les milliardaires et les chefs traditionnels les plus emblématiques du pays. Tout se joue au niveau du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) ou lors de réunions convoquées en région », introduit Jeune Afrique.
« Il y a quelques jours, c’est André Siaka, l’ancien directeur général de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) et conseiller régional RDPC de l’Ouest, qui est personnellement allé plaider pour l’investiture d’Emmanuel Wafo, le patron de la société MIT-Chimie, par ailleurs président de la puissante Commission économie et développement des entreprises au sein du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam).Siaka, qui essaie d’occuper la place de référent politique de la ville de Bandjoun depuis le décès en 2020 de l’homme d’affaires Victor Fotso, a énuméré les états de service de son poulain. Il a précisé que ce jeune loup finance déjà discrètement le parti au pouvoir et qu’il devrait logiquement venir en renfort à Albert Kouinche, le PDG du groupe financier Express Union, également député RDPC du département du Koung-Khi à l’Assemblée nationale. Depuis quelque temps, les activités politiques à l’Ouest de ce dernier sont supplantées par la puissance financière de son rival issu de la ville voisine de Bafoussam, le sénateur et patron de Congelcam, Sylvestre Ngouchinghe », souligne le Magazine Panafricain.