Des prières chrétiennes retentissantes résonnent chaque jour comme un chant, alors que les proches des hommes piégés il y a un mois dans une mine du Burkina Faso tentent désespérément de ne pas perdre espoir.
Il a fallu 31 jours à l'équipe de secours pour atteindre la première chambre de sauvetage dans laquelle les mineurs disparus auraient pu se réfugier pour échapper aux eaux de crue qui ont englouti la mine de zinc de Perkoa, propriété du Canada, après des pluies torrentielles inattendues le 16 avril.
Mais lorsque la chambre a été ouverte cette semaine, aucun des hommes - six Burkinabés, un Zambien et un Tanzanien - ne s'y trouvait.
Désormais, les espoirs de leurs familles reposent sur une deuxième chambre située juste au fond de la mine de 710 mètres.
Connues aussi sous le nom de chambres de survie, elles sont scellées et peuvent offrir une sécurité avec de l'oxygène et sont approvisionnées en eau et en snacks.
Les proches - une vingtaine de femmes - sont assis sur des nattes et des chaises en bois, des chapelets à la main, dans une zone ouverte aménagée pour eux dans la ville de Réo, à environ 12 km du site de la mine.
Les autorités sont arrivées mardi pour annoncer la mauvaise nouvelle concernant la première chambre de refuge, située à environ 560 m sous terre.
Les journalistes ont été priés de quitter les lieux pour avoir plus d'intimité ; un religieux musulman s'est joint aux officiels et a terminé par des prières pour calmer l'assemblée en état de choc.
Mais on entendait des halètements et des sanglots - une femme a pleuré si fort et si longtemps qu'elle semblait sur le point de vomir.
Les conditions sont difficiles pour les ingénieurs qui tentent de localiser leurs collègues disparus, travaillant dans des conditions très humides.
Alors que l'espoir se concentre sur les chambres de sauvetage, il n'y a eu aucun signe réel de vie jusqu'à présent.
L'épouse d'un des hommes a confié à la BBC que son mari travaillait à 610 ou 620 m sous terre lorsque l'eau est entrée dans la mine : en moins d'une heure, il est tombé 125 mm de pluie, soit cinq fois la quantité habituelle pour le mois d'avril.
"Nous avons fait venir des experts du monde entier. Nous avons des gens d'Australie, d'Afrique du Sud, du Canada", explique Ricus Grimbeek, PDG de Trevali Mines Corporation, propriétaire de la mine de Perkoa, à propos des efforts de sauvetage.
Mais il a admis que la nature de l'accident rendait les choses difficiles.
"Il faut être réaliste, cette chambre de refuge n'est pas conçue pour être inondée par beaucoup d'eau. Elle est plutôt conçue pour les chutes de pierres et les gaz nocifs."
Mardi, la compagnie a indiqué que les équipes de recherche continueraient à travailler au maximum de leurs capacités jusqu'à ce que les personnes disparues soient retrouvées.
"C'est une nouvelle dévastatrice, et nous tenons à offrir nos plus sincères condoléances aux familles et aux amis de nos collègues en cette période difficile", affirme M. Grimbeek.
Le ministre des Mines du Burkina Faso, Jean Alphonse Somé, confirme que les recherches sont loin d'être terminées.
"Le gouvernement s'est engagé à poursuivre les travaux de pompage un peu plus loin et plus profondément dans les entrailles de la terre, pour savoir si nos huit frères ont trouvé un autre refuge en dehors de celui auquel nous nous attendions", ajoute M. Somé.
Selon certains observateurs, tous les responsables - du gouvernement et de la mine - sont conscients des sensibilités culturelles à ce sujet.
Pour toutes les communautés religieuses de cette partie du Burkina Faso, il est important d'avoir un corps à enterrer, pour que le deuil puisse commencer.
Alors que beaucoup ont tiré leurs propres conclusions, personne n'abandonnera avant que les huit mineurs ne soient retrouvés, morts ou vivants.