Le Minhdu a ouvert un séminaire atelier mardi à Yaoundé, question de vulgariser les techniques et normes en la matière.
Le constat est de l’Organisation des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).
« Le Cameroun traverse une crise énergétique sans précédent. Ceci est dû à une série de causes parmi lesquelles la croissance démographique estimée à environ 3% par an, la modernisation de la société, l’urbanisation rapide et une architecture moderne pas très souvent appropriée au contexte climatique local ». Dixit Dr Vincent Kitio, chef de l’unité énergie urbaine de l’organisation.
A sa suite, Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) assure en effet que « la majorité des bâtiments nouvellement construits au Cameroun, où le climat est chaud et humide, sont calqués sur des constructions conçues pour les pays occidentaux au climat froid et tempéré ».
C’est dire que nos bâtiments (résidences, bureaux, commerces et industries) ne prennent pas en considération ces différences de climat, toute chose qui impose l’installation des équipements de confort intérieur (climatisation, chauffage, ventilation, éclairage, etc.).
Lesquels nécessitent de grosses consommations d’énergie. La conséquence logique est donc que nos édifices modernes sont énergivores, consommant plus de 50% de l’énergie totale nationale. C’est-à-dire plus que tous les autres secteurs, transport et production industrielle inclus.
C’est pour jeter les bases d’une normalisation dans les constructions, afin d’économiser de « l’énergie » que le Minhdu a présidé hier à Yaoundé, l’ouverture d’un séminaire-atelier de renforcement des capacités des acteurs en matière d’efficacité énergétique. Il est également question de promotion des énergies renouvelables et de conservation des ressources dans les normes de construction au Cameroun.
Un atelier de deux jours organisé par l’ONU-Habitat, dans le cadre des efforts pour faire face aux changements climatiques. Il ne s’agit donc pas ici de gaspillage énergétique du fait des négligences humaines, mais de la construction même des bâtiments.
Dr Kitio explique que l’idée de l’ONU-Habitat est de faire « une transition qui consiste à promouvoir la sobriété énergétique, à utiliser davantage les énergies renouvelables et à rendre obligatoire l’intégration des équipements à faible consommation d’énergie ».
Elle propose donc l’utilisation de chauffe-eau solaires, de lampes et d’appareils à basse consommation, l’utilisation des matériaux de construction locaux à faible empreinte écologique, la conception de larges ouvertures favorisant l’aération et l’éclairage naturels, l’installation obligatoire des systèmes de production d’énergie propre dans les bâtiments de haut standing, etc.