A en croire Cameroon voice, dans ses récentes sorties suite à l’arrestation et la torture bestiale de l’artiste opposant Longue Longue par les renseignements militaires camerounais, Patrice Nouma, président du Conseil Camerounais de la Transition en exil aux Etats-Unis, prévient ceux qui torturent les Camerounais et leur font pisser du sang, qu’ils ne l’emporteront pas au paradis sauf à postuler que la seule chose au monde qui n’aura pas de fin est le régime Biya, pour lequel et au nom duquel ils se livrent à toutes les inhumanités.
Le régime lui doit d’avoir traumatisé à vie l’un des cyberjournalistes et défenseur des droits de l’homme les plus engagés du Cameroun, Michel Mbiem Tong. C’était l’an dernier, et celui-ci a été torturé à un point tel qu’à sa libération à moitié mort, il n’a pas eu le courage de révéler ce qu’il lui était arrivé, tellement même sa propre ombre lui fait penser à Emile Joel Bamkoui.
Le régime lui doit encore ces jours-ci d’avoir également instruit un traitement ignoble sur la personne de l’artiste musicien et leader d’opinion Simon Logkana Agno, alias “Longué Longué” (ou Longue Longue), au point où, après seulement 24 heures de sévices inqualifiables au cours desquels l’urètre de la victime laissait s’écouler non pas des urines, mais du sang, celui-ci a commencé à souffrir en mondovision du syndrome de Stockholm, s’éprenant d’admiration pour son inhumain tortionnaire, culpabilisant à tout va, pleurant à gorge déployée, versant force chaudes larmes à temps et à contretemps, se confondant en vifs remerciements pour ceux qui dit-il, l’ont sauvagement “chicotté à la machette”, le laissant même pour mort.
Lui, c’est le colonel de gendarmerie Emile Joel Bamkoui, alias TERMINATOR, chef de la division de la Sécurité militaire au ministère camerounais de la Défense, réputé pour son naturel sauvage qui le poussa à massacrer un homme à l’arme banche, avant de le cribler de balles, pour le transporter ensuite dans un camp de gendarmerie au sein duquel il résidait, avant de prétendre le plus sérieusement du monde la légitime défense et de plaider le crime passionnel pour écoper de 5 jours de prison et être récompensé subséquemment de deux promotions (grade de Lieutenant-Colonel et Colonel) et d’une fonction (chef de la Division de la SEMIL du MINDEF).
Au quotidien le messager qui lui demandait « Qu’es-ce qui peut expliquer qu’un être frappe mortellement un autre de cette manière là ? », le frère de la victime du colonel Bamkui déclara alors:
« Ce n’est que de la folie. C’est dire que dans l’armée du Cameroun on entretient des fous sans le savoir. Il y a des psychopathes comme Bamkoui dans notre armée. Sinon il ne peut pas déchaîner autant de cruauté sur un être humain. On a cru qu’en déchaînant autant de cruauté, il servait l’armée. C’est un malade qui jouit en faisant mal aux gens. Je soutiens dans ma thèse que ce monsieur doit être suivi par un médecin. Et pendant plusieurs mois. »
Ce conseil n’a jamais été suivi, et le colonel sanguinaire poursuit sa besogne, sa recette s’est même affinée avec le temps, de sorte que le régime qui tire une fierté inouïe de disposer dans ses rangs d’individus aussi frustes et bourrus n’hésite pas à le sortir de cage quand il faut briser un dissident très récalcitrant.
Un correspondant de Cameroonvoice sur place au Cameroun qui a eu affaire à la Sécurité militaire de Douala raconte la triste expérience de son passage dans ce service pour des écrits jugés “inconvenants”, à l’époque où Bamkoui n’en était pas encore le patron :
« On vous enferme dans une cellule en compagnie de quatre gaillards costauds comme des “cyborgs” ou des “terminators”, et vous dit que si vous les tuez, vous appelez pour que l’on vienne ouvrir la cellule afin que vous rentriez chez vous. Ce faisant, celui qui vous enferme avec vos futurs bourreaux sait que vous ne tiendrez pas une minute entière devant ces gars qui vous évanouissent avant que vous ayez cligné deux ou trois fois de l’œil, et qui vont continuer de vous massacrer des poings, des coudes, des pieds, des genoux, de la tête, alors que vous êtes déjà dans les vapes. On vous réanime après ça puis on recommence le traitement jusqu’à ce que vus même demandiez la mort. C’est alors que “pour changer un peu”, on décide de vous frapper la plante des pieds avec le plat de la machette, en vous faisant comprendre qu’à la moindre tentative d’esquive, c’est le tranchant de la machette qui va atterrir sur votre cheville, ou votre tibia. Vous n’avez qu’à bien vous tenir et livrer la plante de vos pieds à vos tortionnaires en échange de leur conseil avisé. Jusqu’au prochain évanouissement. Lorsque vous êtes de nouveau réanimé, et qu’ils vous proposent de choisir entre les coups de poing et pieds, le fouet à la machette et l’électrocution, c’est vous qui choisissez l’électrocution en vous disant que cela entrainera le plus tôt votre mort pour vous tirer de leurs griffes… mortelles ! Mais ils vous torturent si précautionneusement de sorte que vous ne soyez pas soulagé par la mort, mais souffriez atrocement. Là, c’est vous qui commencez à leur proposer toutes sortes d’engagements devant Dieu. C’est vous-même qui proposez votre silence gratuit sur ce que vous avez subi, votre obéissance absolue à des ordres qu’on ne vous aura même pas donnés, c’est vous-même qui proposez de manger de la matière fécale que vous avez excrétée sous le coup de la torture à l’électricité, juste pour leur donner la preuve de votre soumission. De guerre lasse, vous demandez qu’ils vous tirent une balle dans la tête, en promettant sous serment que vous prierez Dieu de les récompenser pour cet acte de générosité, tellement vous êtes sous l’emprise de la douleur que même votre propre souffle vous fait mal. »
Et notre correspondant d’ajouter
« Ça c’était avant Bamkoui. Or le Bamkoui que je connais comme une brute sans manière, utilise des méthodes plus musclées. Il peut obtenir en une semaine des résultats que des services entiers et cumulés de répression ou de défense et de sécurité peinent à obtenir après des années de travail. Je suis sûr que si on l’avait laissé s’occuper du cas Kamto, l’opposant craindrait de parler de résistance même étant en exil et bien à l’abri aux Etats-Unis. Car quand ce colonel que beaucoup appellent encore “le commandant”, en souvenir du temps où, encore chef d’escadron, il commandait le groupement territorial de gendarmerie du Wouri, décide de s’occuper de quelqu’un comme client, vous pouvez être sûr que celui-ci aura des problèmes toute sa vie. »
Les nouvelles qui nous parviennent du Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie où il aurait ses bureaux laissent croire que les seules personnes à n’avoir pas complètement basculé après avoir été traité par les hommes de Bamkoui, sont les leaders sécessionnistes anglophones frauduleusement extradés au Cameroun en janvier 2018. Pour la simple raison que le Commandement de la gendarmerie avait formellement interdit au “Colonel sans pitié” de se mêler de cette affaire au-dessus de son intelligence. Pour ne pas révolter le Nigeria qui avait conditionné leur extradition à un certain nombre de réajustement dans les méthodes camerounaises de traitement des “terroristes”.
Nos sources au ministère de la Défense affirment que le Colonel avait très mal digéré cette restriction de ses activités, au point de rappeler à sa hiérarchie que c’est lui, est expert en filatures, enlèvements et assassinats des éléments gênants, qui avait planifié et exécuté avec succès l’enlèvement au Nigeria de Sisiku Ayuk Tabe et autres.
Avec Cameroon Voice