Ce choix n'est pas uniquement symbolique
La cour se distingue désormais par la présence de femmes notables qui participent activement à la prise de décisions. Parmi ces femmes figurent Aminatou Ahidjo, la fille de l'ancien président de la République, qui a été nommée Tafida (ministre d'État chargé de la justice et des droits de l'homme), un rôle stratégique en matière de justice et de droits de l'homme.
Ce choix n'est pas uniquement symbolique, mais représente un engagement ferme vers l'égalité dans les instances décisionnelles. La nomination de Mme Kodji Natacha en tant que Jakada (conseillère chargée des affaires féminines) témoigne également d'une volonté de renforcer la voix des femmes dans la gouvernance traditionnelle. Cela offre un espace de dialogue et de représentation, permettant ainsi aux préoccupations des femmes de prendre une place centrale dans les discussions menées au sein du Lamidat. L'honorable Kwarmba Solange, désormais Djeka (ministre des domaines), et Kogné Zima, Sarki (ministre de la santé), renforcent également cette dynamique en apportant leur expertise et leur vision aux affaires de la chefferie.
Ces désignations ont été célébrées lors d'une cérémonie offi-cielle le 20 décembre 2024, mar-quant un symbole fort du changement. Les femmes occupant des postes de décision dans la chefferie, ouvrent la voie à une reconfiguration des rôles traditionnels et encouragent de nombreuses autres femmes à s'impli-quer activement dans la vie poli-tique et sociale de leurs communautés. <<< Pour allier la modernité à la tradition et pour le respect de l'équilibre entre l'homme et la femme, le vrai partenariat entre les genres, mais surtout apporter un regard féminin dans la gestion des affaires traditionnelles. Surtout que la femme occupe une place de choix dans la tradition Kapsiki, de l'initiation de l'enfant jusqu'au mariage...», a expliqué Sa majesté Aboubacar Fayçal.
Ces avancées s'inscrivent dans une tendance plus large observée dans plusieurs régions du pays, où les femmes commencent à revendiquer des rôles qui leur étaient auparavant fermés. Le soutien et l'autorisation apportés par le nouveau Lamido à l'égalité des genres envoient un message fort: les femmes peuvent et doi vent participer à la gestion des affaires publiques.
L'intronisation de Sa majesté Aboubacar Fayçal et la nomination de ces femmes illustrent également que la gouvernance traditionnelle peut évo-luer et s'adapter aux réalités contemporaines.
Il est évident que cette nouvelle dynamique va au-delà de l'accessibilité aux postes de pouvoir. Elle constitue une étape stratégique vers l'émancipation totale des femmes, leur offrant un espace pour faire entendre leur voix et défendre leurs droits. Le changement de paradigme initié par le Lamidat de Mogodé pourrait bien poser les fondations d'une société plus juste, où chacun, indépendamment de son genre, a la possibilité de contribuer à l'édification d'une communauté forte et unie./-