Mort du beau-père de Chantal Biya : Entre évacuation sanitaire et enlèvement

Ernest Mboutchouang

Thu, 1 Dec 2022 Source: Le Zenith N°426

Une dame, ministre de la République serait, selon certaines sources, accusée d'avoir déployé une « action de gribouille » afin que l'époux de la défunte maman de la première dame, Chantal Biya, se retrouve dans un petit établissement hospitalier d'une banlieue parisienne où il serait décédé, le 10 novembre dernier sans véritable assistance.

C'est un mois de novembre qui fait encore des victimes. Depuis quelques jours, Ernest Mboutchouang, paix à son âme, grossit les rangs de l'armée des ombres. L'époux de la défunte maman Rosette Marie

Ndongo Mengolo, belle-mère du chef de l'Etat camerounais, Paul Biya, a été emporté dans l'au-delà le 10 novembre dernier, par, dit-on, une maladie insidieuse qui le rongeait depuis plusieurs années. C'était à l'hôpital Antoine Béclère à Clamart, une banlieue très proche de Paris, la capitale française. Et comme on pouvait s'attendre, les circonstances de la disparition de cet homme de grande notoriété, figure très connue du sérail politique camerounais ont laissé table ouverte à toutes sortes d'interprétations et ont provoqué un concert de répercussions dans les landernaux aussi bien social que politique.

Au centre de la polémique qui n'a de cesse d'enfler : la nature de la prise en charge de ce malade « peu ordinaire » et celle de « son évacuation sanitaire » en Europe.

Depuis lors les langues se délient. Et selon des informations qui sont parvenues à la Rédaction de notre journal : très malade, Ernest Mboutchouang, avait à son chevet, à l'hôpital central de Yaoundé, le Pr Ngandeu. Vu la dégradation de l'état de santé de son patient, cette icône de la médecine avait alors engagé des procédures en vue de son évacuation sanitaire en Europe. C'est alors que les démarches dans ce sens allaient bon train, que serait entrée en scène une ministre de la République dont nous taisons le nom par décence. « Brandissant son titre de membre de gouvernement, elle a fini par convaincre le personnel de l'hôpital central de Yaoundé, afin d'amener Ernest Mboutchouang en Europe.

Ce qui ne s'est pas fait comme par enchantement. Elle aurait tenté par certaines tractations à obtenir un visas pour la France, mais en vain. L'identité de la personne malade ayant suscité la curiosité du personnel de l'ambassade de France au Cameroun qui dit attendre à ce que cette demande vienne du cabinet civil de la présidence de la République. Pour autant, cette dame dont personne n'ignore la témérité, aurait alors fait recours à son passeport diplomatique pour traîner d'abord le patient en Italie avant de le conduire en France, dans un petit hôpital de la banlieue parisienne, plus précisément à l'hôpital Antoine Béclère où celui-ci serait resté sans véritable assistance jusqu'à son décès le 10 novembre 2022 »
, soutient une source sous le sceau de l'anonymat.

Gonflement du ventre

Des rumeurs allaient crescendo sur la dégradation de l'état de santé de l'époux de l'ancienne maire de Bangou décédée, elle, le 02 octobre 2014, en Afrique du Sud, au point où l'on parlait d'un gonflement suspect de son ventre.

Et était alors incriminé le manque d'assistance. Toujours est-il que, selon certaines sources, pendant que « papa Ernest », comme l'appelaient affectueusement ses proches, décédait, ce digne fils de la région de l'Ouest était pratiquement seul dans cet établissement hospitalier. Toutes choses qui auraient valu à la ministre accusée une véritable levée de boucliers, de certains responsables de la présidence, qui s'insurgeaient contre son outrecuidance de faire " clandestinement" sortir du pays le « père » de la première dame, pour ainsi dire. Une affaire abracadabrante, lorsqu'on est en droit de penser que c'était au cabinet civil de la présidence de la République que revenait ce devoir de prendre à bras-le-corps le suivi de Ernest Mboutchouang qui faisait partie d'une manière ou d'une autre de la famille présidentielle.

Et quid du cabinet civil de la présidence de la République ? Selon toujours certaines sources, un responsable de ce service, saisi par un autre membre du gouvernement, toujours une dame, aurait répondu à la question de savoir qu'est-ce qui a été entrepris pour le suivi médical du « beau-père » du président de la République, que cela se passait par télémédecine à partir d'Etoudi.

Infos ou intox ? Voire. Toujours est-il que, le peu d'intéressement sur le cas Ernest Mboutchouang suscite bien des questions. Surtout lorsqu'on sait comment les malades qui bénéficient de l'évacuation sanitaire de l'Etat, comme le soulignait fort opportunément J.P Rémi Ngono, sont souvent maternés, toutes les précautions étant prises pour une meilleure prise en charge dans les établissements hospitaliers de renom comme l'Hôpital américain de Paris ou encore l'Hôpital universitaire de "la Pitié-Salpêtrière" de la même métropole en France. Mais loin de nous l'idée, à l'aune de ce que voulait insinuer un confrère de la diaspora, parlant justement d'Ernest Mboutchouang : « Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres » comme disait George Orwelle dans 'La Ferme des ani-maux" en 1943. Et même pourquoi pen-ser, comme dans l'opinion, que le proverbe : « La roche Tarpéienne est proche du Capitole » sied dans ce cas alors que jusque-là, la réaction de la présidence de la République reste attendue.

Source: Le Zenith N°426