Mort mystérieuse du prêtre Mebenga : l'église de Kribi pas suspectée

Les Camerounais ont appris ce dimanche la découverte du corps en décomposition avancée de l’abbé Armand Auguste Mballa Mebenga dans une chambre à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. Selon plusieurs sources, le corps de ce prêtre du diocèse de Kribi a été retrouvé en état de putréfaction dans une chambre à Ekoumdoum. L’odeur nauséabonde de sa décomposition a attiré l’attention, permettant ainsi de découvrir la scène macabre.

L’homme de Dieu a été précipitamment inhumé samedi dernier dans le cimetière de Mvolye. Sur les images circulant sur internet, on peut apercevoir une dizaine de personnes au cimetière, accompagnées de trois prêtres procédant au rituel de son enterrement. Les circonstances de son décès restent floues, alimentant ainsi un mystère autour de sa mort. Pourquoi se trouvait-il à Yaoundé ? Était-il malade ? Le diocèse de Kribi n'a pas encore fait de déclaration à ce sujet pour éclairer l'opinion.

L’abbé Armand Auguste Mballa Mebenga était vicaire général dans le diocèse de Kribi, une position importante selon la hiérarchie de l’église. Plusieurs sources proches du diocèse de Kribi indiquent que le défunt prêtre aurait souffert pendant plus d’une décennie, sans préciser de quoi. Des témoignages rapportent que le prélat défunt se rendait régulièrement au sanctuaire marial de Yaoundé. Le silence du diocèse de Kribi suscite des inquiétudes, d'autant plus que le corps du prêtre n'a pas été retrouvé dans un presbytère ni dans un hôpital. Avait-il des différends avec sa hiérarchie ?

Ce genre de scandale qui touche l’église catholique romaine à Kribi n'est pas une première. L’abbé Nyemeck, lui aussi, est décédé dans des circonstances similaires. Après sa mort, sa famille a dénoncé l'abandon par le diocèse de Kribi. Cela crée un gros paradoxe, alors que les évêques du Cameroun réunis à Yaoundé la semaine dernière ont appelé au respect de la vie humaine. Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda et président de la Conférence Épiscopale nationale du Cameroun, a soutenu que la vie humaine est sacrée selon l'enseignement de l'église catholique, soulignant ainsi la banalisation de la vie humaine dans le pays.