"Le Mrc ira aux élections en 2025"
C'est la déclaration forte faite, le 8 octobre 2022, par Maurice Kamto. Au cours de la cérémonie d'installation des membres du bureau régional de Littoral II, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc) a invité les militants massés au quartier 8 de Nkongsamba IIIème à affûter leurs armes lors de ces prochaines consultations électorales. Durant cet événement, il y a eu des échauffourées ayant opposé les forces de maintien de l'ordre au militants du parti de M. Kamto. Sons et couleurs de cette réunion politique.
"Tuez-nous! Tuez-nous! Tuez-nous!" C'est la phrase rituelle que prononce, de manière incessante et tonitruante, le fahrer(maître de céans), Roger Justin Noah, le secrétaire général adjoint du Mrc. Devant quelques symboles de la puissance de l'armée camerounaise, appareil répressif de l'État, des militants massés sur le macadam tonnent aussi sans discontinuer : "Tuez-nous! Tuez-nous! Tuez-nous!". Sous la férule de R. J. Noah, Arnaud Manga, secrétaire de la fédération communale du Mrc à Yaoundé IV, accompagné de trois de Albert Dzongang, conseiller spécial de M. Kamto; Rosange Jimegni, présidente de la fédération départementale Mrc pour le Nde; et Kevin Tiokou, militant; se positionnent, en fin de matinée, en face des bidasses armés et d'un car anti-émeutes, qui menacent de les heurter et de les charger. Rejoints, quelques secondes après, par leurs pairs, tous lèvent les mains et continuent de clamer à haute voix: "Tuez-nous! Tuez-nous! Tuez-nous!". Posté sur le podium de circonstance avec ses collègues cadres du parti (Albert Dzongang, André Marie Tassa, Sylvanus Mutagha, etc), R. J. Noah ne cesse de faire résonner, à tue-tête, une brochette de phrases laconiques : "Si on veut nous tuer, qu'on nous tue tous! On ne bouge pas ! Qu'on nous tue tous! On ne bouge pas! Trop, c'est trop ! Personne ne bouge! Qu'on nous tue tous ici!".
C'est cette ambiance surchauffée qui a meublé ce meeting d'installation des membres du bureau régional de Littoral II. La résistance pacifique est la Philosophie de combat pour un nouveau Cameroun que les cadres du directoire du parti de Maurice Kamto et un essaim de militants ont expérimenté ce samedi-là à Nkongsamba IIIème. Face à la présence de près d'une centaine d'agents de la police et de gendarmes qui étrennent un car anti-émeutes, R. J. Noah, S. Mutagha, Albert Dzongang, Christopher Ndong, Pierre Emmanuel Binyam, Christian Massoma, Roland Dieuwou, Arnaud Manga, Charles Njikam, le Résistant Fere, Rosanje Jimegni, Darling Guevo, Jean Bonheur Tchouaffa et des centaines de militants restent pondérés et pacifistes du début jusqu'à la fin de cet événement.
Passé cet instant bruyant, le président national du Mrc arrive plus d'une heure de temps après sur les lieux accompagné d'une cinquantaine de moto taximen et d'une centaine de militants. Escorté par une pléthore d'agents de sécurité mobilisés par le parti, Maurice Kamto descend de sa grosse cylindrée, salue la foule de militants qui explosent d'allégresse et se dirige vers le podium de circonstance. Sur ces entrefaites, c'est l'euphorie totale. Des militants et de nombreux curieux rassemblés ne cessent d'exulter. De manière progressive, des éléments des forces de maintien de l'ordre reculent de manière instantanée, arrachent, au passage, la banderole, où est floquée la dénomination de l'événement concerné et se tiennent à distance observant, calmement, la tenue du meeting. Entre-temps, chaque militant(e) vêtu(e) de la tenue du parti ou non n'hésite pas à photographier le leader national du Mrc déjà installé. Échange de civilités entre M. Kamto et des cadres du directoire présents sur l'estrade. Demarre alors la phase de son allocution. A l'usage des signes extérieurs de la résistance armée, la figure de proue du Mrc oppose, dès l'entame de son discours, le paradigme de la non-violence. M. Kamto illustre, à ce titre, que les autorités administratives et les forces de maintien de l'ordre sont témoins du fait que des militants sont disciplinés et pacifistes devant leurs manœuvres d'intimidation, de persécution et de répression.
Au cours de cette allocution d'une quarantaine de minutes, le principal opposant au parti au pouvoir fait une annonce forte : "Le Mrc ira aux élections en 2025 pour gagner". Salve d'applaudissements des groupes de militants visiblement ravis de cette déclaration forte. Cette nouvelle option politique du Mrc se situe aux antipodes de la dernière démarche ayant consisté à boycotter le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. Le président national du Mrc réitère que le parti a eu raison de choisir cette modalité parce qu'il travaille pour son peuple et aime son peuple. L'homme politique affirme, pour ainsi dire, qu'il est, d'ores et déjà, prêt à aller aux élections en 2025 ou avant.
Rendez-vous donc aux prochaines consultations électorales de 2025 ou avant ! En rappel, Me Fabrice Tchoumen est le président du bureau régional du Mrc du Littoral II, qui a été, officiellement, installé dans ses fonctions, tout autant que ses camarades membres dudit bureau. Les prochaines élections internes du Mrc auront lieu dans dans le Littoral I et, singulièrement, dans le département du Wouri constitué de cinq arrondissements.