Les autorités de la République démocratique du Congo ont levé l'interdiction d'une chanson critiquant le président Félix Tshisekedi.
L'interdiction avait été annoncée mardi par la commission de censure, puis levée mercredi après l'intervention du ministre de la Justice.
Le groupe à l'origine de la musique, MPR, a également déclaré qu'il avait demandé la levée de l'interdiction.
La sanction avait été considérée comme dictatoriale et largement critiquée.
Les médias sont désormais autorisés à diffuser la chanson " Nini Tosali Te " (Qu'est-ce que nous n'avons pas fait, en lingala).
La chanson compare les promesses faites par M. Tshisekedi lorsqu'il était dans l'opposition avec ce qu'il a réalisé jusqu'à présent en tant que président.
"Vous nous avez promis le bonheur après le départ de [feu le président] Mobutu. Mobutu est parti, mais nous n'avons rien obtenu. Vous avez dit que vous répareriez les choses si [l'ancien président] Kabila se retirait. Kabila est parti, mais c'est encore difficile", note l'agence de presse AFP, qui cite les paroles de la chanson.
Une autre chanson en français, Lettre à Ya Tshitshi, le surnom du défunt père de M. Tshisekedi, Etienne, reste interdite.
Le chanteur, Bob Elvis, déclare : "depuis que tu es parti, ton fils Félix est devenu président... Nous avons changé de régime sans changer de système", rapporte l'AFP.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a tweeté que l'interdiction ne venait pas du gouvernement.
" Tout citoyen est libre d'exprimer son opinion, à condition qu'elle soit conforme à la loi ", dit-il.
Le nombre de vues des deux chansons a augmenté sur YouTube depuis l'interdiction, selon le site d'information Actualite Congo.
Le clip de Nini Tosali Te a dépassé un million de vues depuis sa publication, il y a tout juste une semaine.