Mutilations génitales: sus aux exciseuses

Exiciseuse1 Outils utilisés pour l'excision,photo d'archive

Wed, 17 Aug 2016 Source: cameroon-tribune.cm

Face à une pratique déshumanisante qui persiste malgré l’effet du temps, l’article 277-1 du Code pénal est présenté comme le véritable moyen de lutte.

Dans certaines tribus, les mutilations génitales constituent une pratique ancestrale.

Il s’agit là des actes répréhensibles, mais qui persistent dans l’arrière-pays. Ce sont spécialement les filles et particulièrement les adolescentes qui subissent cette pratique.

Dès leur tendre enfance, leur clitoris leur est coupé sans façon et parfois même, les exciseuses vont jusqu’à l’ablation des grandes lèvres de leurs organes génitaux. Certaines femmes en ont même fait leur gagne-pain car le parent qui amène sa fille ainsi à la «guillotine» n’y va pas les mains vides.

Face à cette horrible situation, le gouvernement camerounais, à travers le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) avait entrepris, il y a quelques années de reconvertir les femmes qui tiraient leurs ressources de cette pratique.

On se rappelle encore, dans la région de l’Extrême-Nord, il y a environ cinq ans, des appuis matériels et financiers avaient été donnés aux exciseuses afin qu’elles changent de couloir en exerçant des activités génératrices de revenus, chacune en fonction de ce qu’elle voulait entreprendre.

Le petit commerce, l’agriculture et l’élevage figuraient parmi les créneaux les plus prisés. Mais, on s’est très vite rendu compte que le phénomène n’était pas éradiqué et il a fallu changer de stratégie.

Dans l’Extrême-Nord, pour ne parler que de cette région, 24 comités de lutte contre les mutilations génitales avaient été mis en place sous la houlette de Mahamat Salé, le délégué régional du Minproff.

Des structures placées sous la présidence des leaders que sont les chefs traditionnels. Une stratégie qui a marché pour un temps ; et après, la porosité des frontières aidant, les familles partent discrètement au Tchad voisin exciser leurs filles.

Les dispositifs du Code pénal camerounais, précisément l’article 277-1, viennent ainsi sonner le glas de la tolérance. L’heure est désormais à la répression.

Source: cameroon-tribune.cm