Au Cameroun, les grandes manœuvres politiques ont commencé en vue de l'élection présidentielle de 2025. Un mystérieux sondage, publié par une organisation tout aussi mystérieuse dénommée Institut de Sondages Perspectives Africaines, place Paul Biya en tête des intentions de vote avec 41,66%. Ce sondage, dont les critères de réalisation restent flous, semble préparer l'opinion publique à une éventuelle victoire de Paul Biya.
Le plus étonnant dans ce sondage, c'est la deuxième place attribuée à Samuel Eto'o avec 16,58%, devançant ainsi Maurice Kamto, considéré comme le principal leader de l'opposition. D'autres candidats, comme Cabral Libii, Joshua Osih, Akere Muna et Titus Edzoa, obtiennent chacun moins de 10% des voix. Samuel Eto'o, récemment engagé dans des affaires juridiques et en conflit avec le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, a pourtant affirmé il y a quelques jours ne pas être intéressé par la présidence de la République.
Les démentis de Samuel Eto'o
Face aux spéculations croissantes, Samuel Eto'o a publié un long communiqué le 13 juin pour réitérer qu'il n'a pas d'ambitions politiques. « Moi, Samuel Eto'o fils, je ne suis pas candidat à la présidence du Cameroun. Cette clarification me semble nécessaire pour que cesse cette focalisation malsaine sur ma modeste personne », a-t-il déclaré. Il a également rappelé son soutien à Paul Biya et son vote en sa faveur lors de la présidentielle de 2018.
Ce sondage relance le débat sur la nécessité d'une coalition forte de l'opposition pour affronter le régime Biya et ses alliés. La présence de Samuel Eto'o en deuxième position pourrait être perçue comme une tentative de division des voix de l'opposition. Maurice Kamto, arrivé en troisième position selon ce sondage, pourrait ressentir une pression accrue pour unir les forces opposées à Paul Biya.
Alors que Samuel Eto'o continue de faire face à des défis juridiques et politiques, l'avenir de la Fécafoot et du football camerounais reste incertain. Céline Eko, vice-présidente de la Fécafoot, est pressentie pour prendre le relais en cas de suspension de Samuel Eto'o, mais un tel scénario semble peu probable compte tenu de la détermination d'Eto'o à se battre pour son poste. En cas de suspension, un comité de normalisation pourrait être mis en place par la CAF pour gérer la transition.
La publication de ce sondage controversé soulève des questions sur l'intégrité et la transparence du processus électoral à venir. Tandis que Samuel Eto'o réaffirme son désintérêt pour la politique, le Cameroun se prépare à une élection présidentielle qui s'annonce déjà tumultueuse et riche en rebondissements.