Nécrologie : Koko Ateba, icône de la musique camerounaise, s'éteint à Paris

Koko Ateba Musicien1 Image illustrative

Sat, 14 Dec 2024 Source: www.camerounweb.com

La musique camerounaise est en deuil. Koko Ateba, chanteuse et guitariste de renom, est décédée ce vendredi 13 décembre 2024 à l'hôpital Foch de Suresnes, en France. Une artiste plurilingue qui a marqué plusieurs générations par son talent et son parcours unique.

Inspirée par des légendes comme Henri Njoh et Elvis Kemayo, Koko Ateba s'est imposée comme une voix singulière de la scène musicale camerounaise. Son premier album, "Talk Talk", sorti en 1986, reste un classique, mêlant avec brio les sonorités bikutsi, folk et jazz. Des titres comme "Je suis bien ici", "Taxi" et "Nelson Mandela" ont contribué à sa renommée internationale.

Son parcours a été ponctué d'épreuves difficiles. En 1988, après avoir interprété le titre "Atemengue" traitant de l'infertilité féminine, elle fut injustement accusée de se moquer de la Première dame de l'époque. Cette mésaventure lui a valu deux mois d'emprisonnement et un exil forcé, expérience traumatisante dont elle a par la suite reçu des excuses officieuses.

C'est en France que sa carrière prend un nouveau souffle. Un tournant décisif lui est offert par le producteur Jean Pierre Castellin, qui lui propose de reprendre une chanson française. Cette reprise devient le générique de l'émission "Frou-frou" présentée par Christine Bravo.

Virtuose de la guitare, s'inspirant du style d'Anne-Marie Nzié, Koko Ateba maîtrisait plusieurs langues : français, anglais, ewondo et pidgin. Sa musique transcendait les frontières linguistiques et culturelles.

En 2010, lors des Cinquantenaires de l'indépendance et de la Réunification du Cameroun, elle fut de nouveau célébrée, confirmant son statut d'artiste nationale.

Son cadet, Brice Ateba, poursuit aujourd'hui ses traces musicales.

La disparition de Koko Ateba laisse un vide dans la musique camerounaise, mais son héritage artistique demeure.

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