Paul Ayah Abine, personnalité politique marquante du paysage camerounais, est décédé dans la nuit à l'hôpital régional de Buéa. Son parcours atypique et ses prises de position courageuses ont profondément marqué la vie politique nationale.
Ancien membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), Paul Ayah Abine s'était distingué en 2011 par un acte politique retentissant : sa démission du parti au pouvoir alors qu'il y occupait un siège de député. Cette décision, qui avait créé la surprise à l'époque, était motivée par son ambition de se présenter à l'élection présidentielle sous la bannière du People's Action Party (PAP), une formation politique qui ne comptait alors aucun élu.
Cette démarche audacieuse, désormais connue comme la "jurisprudence Ayah Abine", continue d'inspirer certains acteurs politiques qui y voient un précédent historique. Toutefois, le contexte légal a significativement évolué depuis : la loi électorale de 2013 impose désormais à tout parti souhaitant présenter un candidat à la présidentielle de disposer d'au moins un élu, qu'il soit conseiller municipal, député ou sénateur.
Le parcours d'Ayah Abine illustre l'évolution du paysage politique camerounais et les défis auxquels font face les formations d'opposition. Sa transition du RDPC vers l'opposition reste un exemple marquant de courage politique et d'engagement pour ses convictions.
Son décès à Buéa laisse un vide dans la scène politique camerounaise, où il était respecté tant pour ses positions que pour son intégrité. Les réactions à son décès témoignent de l'impact qu'il a eu sur la vie politique nationale et de l'héritage qu'il laisse aux futures générations de politiciens camerounais.