L’ancien ministre du Commerce et de l’industrie décédé le 24 mai dernier repose pour l’éternité dans son Olong natal par Ebebda dans le département de la Lékié, région du Centre. Le haut commis de l’Etat a été conduit à sa dernière demeure samedi 15 juillet, en présence de plusieurs membres du gouvernement.
Il est 17h40 ce samedi 15 juillet 2023, lorsque la terre d'Olong se referme sur son digne fils, Edouard Nomo Ongolo, devant un parterre d’autorités administratives, politiques, traditionnelles et religieuses venues rendre un dernier hommage à cette élite dévouée au développement de sa localité. Lui que beaucoup présentent comme le « moteur de la mise sur pied de l'arrondissement d'Ebebda et du village Olong, de l'électrification de ce village et villages environnants, la création d'une route reliant Olong au goudron, et l’adduction en eau potable dans notre localité », témoigne Sa majesté Gaston Cyrille Ndzobo Onana, chef de groupement Abam Ngoé. Chef de famille aimant et parent attentionné, l’illustre défunt s’est vu coller plusieurs surnoms : « Papa Nomo ; son excellence ; l'homme Lion… » Sa fille Afidi Nomo Ongolo garde de lui, le souvenir d’un père parfois sévère mais tendre et plein d’amour. « Il avait un cœur très tendre, il était très gentil. Papa nous a appris qu'il peut donner tout pour aider quelqu'un ; il nous a appris qu’il faut aider les autres qui n'ont pas beaucoup », confesse-t-elle. Fervent militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) avec lequel il a conduit des délégations aux échéances électorales d'envergure, « le ministre Nomo Ongolo a été un des pionniers à porter des fonds baptismaux le Rdpc à l'issue du Congrès national en mars 1985 à Bamenda. A ce titre, il doit être résolument classé dans la catégorie des membres fondateurs du Rdpc », relève Henri Eyebe Ayissi, ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières par ailleurs Chef de la Délégation départementale du Rdpc dans la Lékié et non moins président exécutif du Comité départemental de mobilisation des élites et forces vives de la Lekié. A cet effet, « il a contribué à la consolidation, à l'implémentation du Rdpc dans la Lekié et notamment dans l'arrondissement de Sa'a puis d'Ebebda. Lui qui est considéré comme porteur du dossier en vue de l'érection de l'arrondissement d'Ebebda en circonscription administrative autonome. Le ministre Nomo Ongolo a construit des campagnes victorieuses du Rdpc dans le département de la Lékié », souligne Eyebe Ayissi
Un digne fils, un grand homme
Le haut commis de l'Etat, de retour au Cameroun après son séjour académique des Etats-Unis, il occupe respectivement les postes de chef service économique régional du Cameroun occidental au ministère en charge de l'économie de 1969 à 1972. Il pilote ensuite le projet le projet « Ananas » de Nkoteng dans le département de la Haute Sanaga de 1972 à 1973. Il est ensuite nommé en qualité de chef de la mission économique et commerciale du Cameroun à Washington, puis il retourne au Cameroun où il occupe les fonctions de directeur de l'industrie au ministère de l'Economie et du plan. En 1979, il fait ses preuves dans l'univers de la banque et devient le premier général de race noire de la Chase Bank au Cameroun, cumulativement avec ses fonctions de secrétairetrésorier de l'Association professionnelle des banques du Cameroun. Cet expert des sciences économiques, fait son entrée au gouvernement en 1984 au poste de ministre du Commerce et de l'industrie où il y restera jusqu'en 1988 et dont le passage a fait tache d'huile. Il prend sa retraite au poste de conseiller technique au ministère des Finances. Ce fervent chrétien par ailleurs président du Conseil paroissial de la mission Saint Michel Archange d'Elig-Edzoa à Yaoundé jusqu'à ses derniers jours, a été recommandée au Seigneur par monseigneur Sosthène Léopold Bayemi Matjei, évêque d'Obala. « Je salue la mémoire d'un grand homme qui nous quitte. Un digne fils Ngoe dans l'arrondissement d'Ebebda. Il était pour cet arrondissement un patriarche. J'avais fait sa connaissance après la création de notre arrondissement en juin 1992, lorsqu'il fallait installer le premier sous-préfet », se souvient Joachim Ndameda, ancien député Rdpc. Pour ces obsèques officielles, environ 14 millions de Fcfa ont été enregistrés comme contribution. Nomo Ongolo Édouard laisse une veuve, quatre enfants et plusieurs petits-fils.