Le président national du Mouvement pour la Défense de la République (MDR) a tiré sa révérence ce 09 aout 2022 au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé à l’âge de 79 ans.
L’ombre de la mort est tombée au CHU ce matin, la Chambre haute du Parlement camerounais a perdu un membre aux aurores. Le sénateur Dakole Daïssala n’est plus de ce monde.
L’homme politique s’en va pour l’éternité.
Il avait tenté d'éliminer Paul Biya dans un coup d'État manqué et s'était fait arrêter. C'était en 1984.
Daïssala a donc été arrêté à la suite de l'échec de la tentative de coup d'état contre le Président Paul Biya en avril 1984. Il avait passé sept ans en prison, sans jamais être jugé ni même être inculpé. Il a finalement été libéré en 1991 puis a écrit un livre sur son expérience en prison appelée Libre derrière les barreaux.
Une fois libéré, il a fondé le Mouvement pour la Défense de la République (MDR), un parti d'opposition. Certains ont soupçonné que le parti a été effectivement créé par les autorités pour diluer l'opposition. Le MDR a remporté six sièges aux élections parlementaires à l'Assemblée Nationale en Mars 1992, tous dans la Province de l'Extrême Nord et par la suite, il s'est allié avec le parti RDPC. Les deux parties ont ainsi constitué une étroite majorité parlementaire avec 94 de 180 sièges.. Daïssala a été nommé au gouvernement en tant que Ministre des Postes et Télécommunications le 9 avril 1992; quatre autres membres de l'MDR également reçu des postes dans le gouvernement, dans le même temps.
Sa vie terrestre a pris fin alors qu’il achevait son deuxième mandat au Sénat, où il a été depuis 2013 l’un des tout premiers sénateurs au Cameroun. Président du MDR, parti politique de l’opposition qu’il crée en 1991, Dakole Daïssala a servi la République du Cameroun à plusieurs titres.
Avant de siéger à la Chambre haute du Parlement, l’homme politique a été ministre des Transports de 2004 à 2007, député à l’Assemblée nationale de 1997 à 2002, ministre des Postes et Télécommunications de 1992 à 1997. Des postes ministériels qu’il a obtenus après avoir scellé l’alliance avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en 1992, sauvant le parti de Paul Biya d’une cohabitation au Parlement.
L’arrivée de Dakole à la tête du ministère des Transports vient couronner son parcours dans le domaine. En effet, de 1975 à 1984, le Toupouri natif de Goundye à Kaele dans l’Extrême-Nord a servi comme directeur général de la Société des transports du Cameroun (Sotuc). Avant d’y parvenir, il était directeur général adjoint de cette société entre 1973 et 1975. De 1970 à 1973, il a servi en qualité de directeur des Transports après son passage au ministère des Finances en tant que directeur adjoint de l’Administration générale. En 1967, l’homme politique devenait le tout premier sous-préfet de Ngaoundéré.
Daïssala soutenu le Président paul Biya à la présidentielle d'octobre 2004 de l'élection, et, par la suite, après sept ans hors du gouvernement, il a été nommé Ministre des Transports dans le gouvernement nommé le 8 décembre 2004. En tant Que Ministre des Transports, Daïssala signé un accord avec Jendayi Frazer, Secrétaire Adjoint pour les Affaires Africaines des États-Unis, le 16 février 2006, qui permet des voyages aériens entre les deux pays sans restriction.
Daïssala a participé de nouveau aux élections parlementaires de juillet 2007. Le MDR a échoué à gagner l'un des sièges de l'Assemblée Nationale de l'élection de 2007, et Daïssala a perdu dans la circonscription du Mayo-Kani Sud avec 48.67% des voix contre 51.33% pour la liste RDPC. Bien que Daïssala, ait déclaré qu'il était prêt à rester dans le gouvernement, en dépit de sa défaite électorale, il a été exclu du gouvernement qui a été nommé le 7 septembre 2007. Sa réponse à l'accident de Kenya Airways Vol 507 à Douala en mai 2007 et sa non visite du site du crash a été critiquée.
L'annonce du décès de l'ancien ministre ne laisse pas indifférent les amis et proches de ce dernier. Guibai Gatama est particulièrement touché par ce décès.
Dans une publication, suite à l'annonce du décès de Dakole Daïssala, Guibai Gatama, déclare avoir perdu un ami et un confident.
"Que dire, depuis je pleure ce père, ce complice, cet ami, cette grande mémoire, cette intelligence vive…", lit-on dans une publication de Guibai Gatama, quelques heures après la diffusion de la nécrologie de l'ancien ministre.