Nécrologie : voici qui était le ministre Charles Etoundi décédé hier

Charles Etoundi Détournement Charles Borromée Etoundi casse sa craie

Fri, 2 Jun 2023 Source: Le Messager

L’ancien ministre de la Santé et de l’Éducation nationale s’est éteint la nuit dernière à Yaoundé, vaincu par une longue maladie. Il s’appelait Charles Borromée Etoundi… A 78 ans, il tire sa révérence, après avoir écrit les belles pages de l’éducation nationale où grâce à sa rigueur, sa rectitude morale et au vent des réformes opérées dans ce secteur, il aura impulsé une nouvelle dynamique léguée en héritage.

La dernière image que beaucoup gardent de lui, c’est son limogeage du poste de président du conseil d’administration du Centre d’édition et de production pour l’enseignement et la recherche (Ceper) à travers un communiqué publié le vendredi 25 octobre 2019 dans les colonnes du journal gouvernemental Cameroon Tribune.

« M. Charles Etoundi, ex-Pca et son épouse, dame Etoundi née Ebogo Christine Jeanne Marie, légalement ne sont plus habilités à agir au nom et pour le compte du Ceper Sa », écrivait alors Christian Hebrard, président directeur général de cette structure dans le communiqué susmentionné. Cette décision avait été prise au terme d’une assemblée générale et d’une session du conseil d’administration durant lesquelles de nouveaux administrateurs ont été élus. Le Pdg du Ceper précisait pour que nul n’en ignore, que les travaux se sont déroulés en exécution de deux décisions de justice, en l’occurrence les ordonnances 1376 du 13 septembre 2018 et 1766 du 25 novembre de la même année.

Dans un combat pour sa survie, le désormais ex Pca de la première entreprise introduite dans le champ de la privatisation au Cameroun, au cours d’un entretien à bâtons rompus, avec nos confrères de Repères, commence par dénoncer les termes du communiqué du nouveau Pdg. « Dans ce communiqué prétendument déposé par le Ceper SA sur son papier en-tête, CT annonce au public qu’il se serait tenu deux prétendues instances sociales de cette entreprise, une assemblée générale ordinaire et un conseil d’administration à l’issue desquelles de prétendus nouveaux administrateurs ainsi qu’un Pdg, en la personne de Christian Hebrard, auraient été nommés », explique l’ancien proviseur du lycée Leclerc. Le Mfoundi orphelin Ce faisant, le « nouveau Pdg dit décliner sa responsabilité pour tous les actes que ceux-ci poseraient [au nom du Ceper SA] ».

Dans son communiqué, « valant mise au point » , Charles Etoundi affirme que les instances sociales invoquées pour justifier sa mise à l’écart, et celle de son épouse, « ne se sont jamais tenues parce qu’interdites par le sous-préfet de Yaoundé 3 » . A l’appui de son argumentaire, « un constat d’huissier de justice » . Et d’enfoncer le clou. Surtout que, précise-til, « depuis l’instauration de l’Acte uniforme portant organisation et harmonisation du droit des affaires en Afrique (Ohada), le poste de président directeur général est banni dans l’espace francophone » . Voilà qui était Charles Etoundi.

Un homme au caractère bien trempé, une tête de turc redoutable et redoutée.

Certains de ses proches imputaient cette attitude de rebelle et de jusqu’auboutiste à sa carrière d’enseignant qu’il a embrassé par vocation et par conviction. Ministre de la Santé et ministre d’État chargé de l’Éducation nationale, l’ancien président du Conseil d’administration de l’hôpital général de Yaoundé, laisse un département du Mfoundi orphelin. Lui qui faisait partie des caciques dans le bataillon des élites de la région du Centre. Membre de la Coordination du Rdpc dans le Mfoundi et membre titulaire du Comité Central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), il laisse un grand vide. Une vie d’enseignant Né le 8 octobre 1945 au quartier MvogAda à Yaoundé, il fait ses études primaires à l’école principale de Djoungolo à Yaoundé de 1954 à 1960. Puis entre 1960 et 1968, il poursuit ses études secondaires d’abord au Collège Sacré-Cœur de Makak et ensuite au Collège Vogt à Yaoundé, où il obtient le Baccalauréat. De 1968 à 1972, il est élève à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, d’où il sortira titulaire du Capes langues (anglais – espagnol).

Parallèlement, il obtient la Licence en Lettres modernes à l’Université de Yaoundé. De 1972 à 1976, il est professeur au Lycée de Foumban, et de 1976 à 1978, il est professeur au Lycée d’Obala. Puis de 1978 à 1982, il assume les fonctions de proviseur au Lycée général Leclerc de Yaoundé. Il sera également proviseur au Lycée Joss de Douala avant d’occuper le poste de Directeur des Examens et concours au Mineduc entre 1987 et 1988. Puis le 19 août 1988, il est nommé Délégué provincial adjoint à l’Education nationale pour le Centre. Il redevient ensuite proviseur du Lycée général Leclerc de Yaoundé de 1992 et 1997. Le 21 avril 1997, il est nommé ministre de la Santé publique, suite à la démission de Titus Edzoa à ce poste. Puis lors du remaniement ministériel du 7 décembre 1997, il devient ministre d’Etat chargé de l’Education nationale (7 décembre 1997 – 18 mars 2000).

Source: Le Messager