Négociation avec le régime : fuite d’une nouvelle lettre d’ Ayuk Tabe à Biya

• Sisiku Ayuk Tabe écrit à Paul Biya

• Il fait des propositions de sortie de crise au régime

• Les négociations sont à nouveau bloquées

Au-delà des nombreuses menaces formulées par les groupes armés séparatistes à la veille de la Coupe d’Afrique des Nations, le lien n’est pas rompu entre Etoudi et les leaders ambazoniens. Selon les révélations du journal français Afrique Intelligence, le groupe de séparatiste dirigé par Sisiku Ayuk Tabe a écrit le 22 novembre 2021, une lettre à Paul Biya pour lui faire ses propositions de sortie de crise. Les leaders ambazoniens favorables au dialogue avec Yaoundé exigent au préalable, un cessez-le-feu dans les deux camps et la reprise des écoles.

« Le mouvement posait notamment comme condition préalable à un dialogue « un cessez-le-feu bilatéral », « la reprise de l’école et le retour des réfugiés », mais aussi et surtout une « amnistie générale pour tous les combattants », révèle le journal français.

D’après cette source, le régime de Yaoundé est totalement opposé à l’amnistie des combattants séparatistes. Les autorités camerounaises ne sont pas prêtes à faire de concession sur ce sujet.

Dans la lettre des Ambazoniens, ont été mises en copie, les ambassades de France, de l’Union européenne (UE), des États-Unis et la représentation de l’ONU. Or au sein du régime Biya, le puissant Ferdinand Ngoh Ngoh ne jure que la médiation suisse.

« L’initiative illustre la difficulté pour les parties prenantes de trouver le chemin d’un dialogue. La rivalité entre groupes séparatistes continue néanmoins de bloquer toute progression. Du côté de Yaoundé, le gouvernement reste quant à lui extrêmement divisé sur le sujet. Si le directeur général de la recherche extérieure Maxime Eko Eko est favorable à un dialogue direct, le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh soutient quant à lui le projet de médiation de la Suisse », rapporte le journal.

Le 1er octobre 2021, le premier président autoproclamé de la République de l’Ambazonnie avait réaffirmé depuis son lieu de détention, sa détermination de mener à bout le combat pour la libération de son peuple.

« Au milieu de la douleur, du sacrifice et de la souffrance, aujourd'hui, que vos cœurs soient remplis de fierté. Fierté d'être témoins et auteurs de votre histoire. Fierté, car vous vous tenez sur les épaules de héros et d'héroïnes qui se sont sacrifiés jusqu'à la mort pour cette cause. Fierté, car même sans aide, la justice, la bonté et la nécessité de notre combat sont reconnues par tous. Nous nous battons pour l'âme d'une grande nation, et avec Dieu à nos côtés, notre victoire est aussi certaine que les gloires de Son Royaume. Nous l'emportons. Les huit millions d'Ambazoniens que nous sommes.”, avait-il déclaré