La question des négociations avec les groupes séparatistes anglophones dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun continue de susciter des débats passionnés et divisés au sein de la société camerounaise. Deux universitaires de renom, le professeur Pascal Charlemagne Messanga Nyamding et le professeur Eric Mathias Owona Nguini, ont récemment exprimé des opinions divergentes sur cette question brûlante.
Dans un récent épisode de l'émission "Libre Expression" diffusée sur Info TV, le professeur Pascal Charlemagne Messanga Nyamding a appelé le gouvernement camerounais à engager des négociations avec les groupes séparatistes anglophones. Cette déclaration intervient à la suite d'actes de violence récurrents dans les régions anglophones, notamment l'exécution publique de deux civils à Guzang, dans le Nord-Ouest, mercredi dernier.
Messanga Nyamding a fait valoir que "partout dans le monde, les gouvernements négocient avec les terroristes. Le président Paul Biya a déjà négocié avec des terroristes. Moi je suis pour que le gouvernement engage des négociations avec les terroristes anglophones." Sa position en faveur des négociations a suscité un débat animé au sein de l'opinion publique camerounaise.
D'un autre côté, le professeur Eric Mathias Owona Nguini a fermement soutenu que l'État ne devrait pas négocier avec des terroristes, mettant en avant les préoccupations quant aux précédents que cela pourrait créer au Cameroun en raison de la complexité sociologique du pays. Il a déclaré : "Le gouvernement camerounais n’a aucun intérêt à discuter à quelques mouvements armés. On ne doit pas négocier avec des terroristes. Négocier avec des personnes qui prennent des armes pour poser des revendications, c’est un très mauvais message qu’on passe, et je dois vous dire que le Cameroun est un pays complexe. Tout le monde pourra désormais prendre des armes pour revendiquer. Si on cède à ce chantage, on ne pourra plus en sortir."
La divergence d'opinions entre Messanga Nyamding et Owona Nguini reflète le débat en cours au Cameroun sur la manière de faire face à la crise dans les régions anglophones. Alors que certains estiment que la négociation est la voie à suivre pour parvenir à une résolution pacifique, d'autres craignent que cela ne crée un précédent dangereux et encourage d'autres mouvements armés à émerger.
La situation demeure complexe et controversée, avec des vies en jeu et des défis importants à surmonter pour parvenir à une solution durable. La question des négociations avec les groupes séparatistes anglophones reste au centre des discussions, avec des opinions divergentes qui continuent de diviser l'opinion publique et de susciter des débats animés au Cameroun.