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NOSO : le sanguinaire ‘Général Samaguru’ réclame 10 millions pour libérer un fonctionnaire d’Etat torturé à mort

Territoire Noso.png Image illustrative

Fri, 20 Sep 2024 Source: www.camerounweb.com

Selon les sources de WEEK INFOS, un employé communal a été kidnappé il y a quelques jours par la bande du sanguinaire "Général Samaguru" qui règne dans le département de la Momo. Les kidnappeurs ont fait parvenir une vidéo insoutenable de l'employé communal torturé et réclamant 10 millions de FCFA.

L'épouse de ce dernier a réussi à collecter un million de FCFA. Les ravisseurs ont récupéré cet argent mais n'ont malheureusement pas libéré l'otage. L'homme est toujours entre les mains de ces séparatistes et l'on craint pour sa vie.

Vivement, que la raison reprenne le dessus et que des mesures urgentes soient prises pour assurer la libération de cet employé communal. La situation est critique et nécessite une intervention rapide et efficace des autorités compétentes.



Régions anglophones : situation sécuritaire

Ce rapport dresse un état des lieux de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun. Il porte en particulier sur la période allant de janvier 2023 à mars 2024 et met à jour le COI Focus du 20 février 2023. La recherche pour cette mise à jour a été clôturée le 28 mars 2024.

La crise sociopolitique qui a débuté en octobre 2016 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO) s’est muée fin 2017 en situation de violences armées. Durant la période étudiée dans ce rapport (janvier 2023 - mars 2024), le conflit dans le NOSO a perduré à une plus faible intensité, avec des pics de violence à des dates ou à des événements ayant une signification politique spécifique.

Les groupes séparatistes armés sont de plus en plus désorganisés et concurrents. La plupart ont délaissé leurs revendications idéologiques et ont adopté, au sein d’une multitude de groupes armés, des pratiques relevant de la criminalité. La dynamique du conflit dans les régions anglophones a changé à mesure que la crise est devenue de plus en plus lucrative, les groupes séparatistes ayant élargi leurs sources de revenus en recourant aux enlèvements et à l'extorsion des populations.

Les affrontements entre les groupes armés séparatistes et les forces armées camerounaises ont baissé en intensité. Le conflit en zone anglophone est sous-documenté et il est probable que les incidents violents soient plus nombreux que les cas répertoriés, en particulier dans les zones reculées.

La frontière entre les actes de violence ciblés et politiquement motivés et les activités criminelles est de plus en plus floue. Des violations des droits humains sont commises tant par les groupes armés que par les forces gouvernementales. Les groupes armés se sont rendus responsables d’homicides, d’enlèvements, de rackets et d’intimidations. Les forces camerounaises sont accusées de mener des opérations punitives sous forme de raids sur des villages, de procéder à des tortures, des pillages, des exécutions extrajudiciaires ainsi qu’à des arrestations et détentions arbitraires. Des violences basées sur le genre sont perpétrées par les deux camps. Les auteurs d’exactions restent largement impunis.

Les violences impactent de manière disproportionnée la population civile, directement visée ou prise dans les feux croisés des forces gouvernementales et des groupes armés. Les civils sont constamment exposés aux risques résultant des affrontements réguliers entre les forces gouvernementales et les groupes armés ainsi que de la violence armée entre groupes non étatiques rivaux. Les séparatistes visent en particulier les civils qu’ils soupçonnent de collaborer avec les forces gouvernementales et ceux qui refusent de se soumettre aux consignes imposées. Les forces de défense et de sécurité mènent une campagne de représailles à l’égard de ceux qui, d’après elles, soutiennent les combattants armés. Comme l'année précédente, des actes de violence ont été dirigés contre des élèves et le personnel éducatif, des travailleurs humanitaires, le personnel de santé, des représentants de l’État, des journalistes ainsi que des zones résidentielles civiles.

Dans leur vie quotidienne, les civils continuent de subir les effets dévastateurs du conflit, y compris les déplacements forcés, les pertes de moyens de subsistance et les difficultés d'accès aux services de base tels que la santé et l'éducation. Aller à l’école reste dangereux pour les enfants et les enseignants. Pour la rentrée scolaire 2023-2024, la plupart des groupes armés séparatistes ont réitéré la consigne que les écoles publiques doivent rester fermées et qu’elles seraient ciblées en cas de non respect de l’interdiction. En 2023, 41 % des établissements scolaires sont restés non fonctionnels, contre 54 % en 2022. Des milliers d'enfants sont déscolarisés, les rendant vulnérables aux violations de leurs droits par les forces armées et les acteurs armés non étatiques ainsi qu’au risque de recrutement par des groupes armés. Les enfants sont exposés à des mécanismes d'adaptation tels que les mariages précoces et le travail des enfants. L’accès aux services de santé, déjà limité en temps normal, est encore affaibli par l’insécurité : les attaques sur les infrastructures de santé ont entraîné une fuite du personnel de santé ; des centres de santé ont fermé et d’autres ne sont plus que partiellement opérationnels. L’impact du conflit sur la santé mentale est également important. L’insécurité met l’économie des régions anglophones en crise et perturbe directement les activités agricoles, affectant l’approvisionnement alimentaire. Les lockdowns et les journées ghost town continuent à être imposés par les séparatistes et perturbent la circulation interne et les activités économiques. Les déplacements entre les différentes régions du pays sont possibles, dans des conditions de sécurité imprévisibles en raison du risque d’attaques et de la présence de postes de contrôle sur les routes, tenus à la fois par les groupes armés et par les forces de sécurité. En outre, l'accès aux services publics de base est sensiblement entravé par l'insécurité persistante.

Les violences sont largement contenues au sein des régions anglophones et y sont plus prononcées au Nord-Ouest qu’au Sud-Ouest. Les séparatistes se montrent plus actifs dans les zones rurales, reculées et peu développées. La présence militaire renforcée dans les villes offre un meilleur niveau de sécurité, même si elle ne suffit pas à empêcher les incidents sécuritaires. Dans les villes, les séparatistes parviennent à maintenir leur emprise sur les civils, en se mêlant à eux, en imposant des restrictions et en semant la violence de façon imprévisible. La fragmentation des groupes armés séparatistes et le déploiement du banditisme ont mené à quelques actions limitées dans des localités francophones limitrophes des régions anglophones, situées au Littoral et à l’Ouest.

L’insécurité a contraint plus de 600.000 personnes à se déplacer à l’intérieur des deux régions anglophones ainsi que dans les régions francophones voisines de l’Ouest, du Littoral et du Centre. Au sein des régions anglophones, les déplacements sont majoritairement pendulaires et temporaires par crainte d'attaques, de violences et d'affrontements entre les parties. Les anglophones se réfugient également en nombre dans la zone francophone. De manière générale, la situation humanitaire des déplacés est précaire. Il n’existe pas une politique de discrimination voulue par les autorités à l’égard des déplacés en régions francophones. Il est néanmoins possible que des anglophones soient discriminés volontairement ou non, notamment sur la base linguistique. Spécifiquement, les personnes dépourvues de documents d’identité risquent d’être arrêtées ou rackettées à l’occasion de contrôles de police.

Source: www.camerounweb.com