Dans un témoignage poignant, un policier affecté dans les zones anglophones du Cameroun révèle les conditions précaires et les dysfonctionnements institutionnels qui affectent le moral des forces de sécurité.
Le génie militaire a récemment construit des miradors pour la surveillance, mais avec des lacunes criantes. Les policiers sont contraints de gravir ces structures sans escalier, s'exposant à des risques physiques importants. « Beaucoup d'hommes se sont écorchés et sont tombés », rapporte notre source.
Le point le plus critique concerne le non-paiement des primes promises. Initialement, chaque agent devait recevoir 25 000 francs CFA mensuels comme frais de mission, un financement officiellement couvert par la Banque mondiale. Pourtant, à ce jour, aucun versement n'a été effectué.
Notre interlocuteur dénonce un système qui trouve un intérêt pervers dans la prolongation du conflit : « Ils doivent justifier les fonds avec des morts et des blessés tout en s'enrichissant ».
La Banque mondiale a financé le projet de bitumage de la "Ring route", destiné à relier les départements de la Mezam. Le génie militaire a également remporté le marché de construction de logements pour les forces de défense et de sécurité.
Ce témoignage met en lumière les défis structurels et éthiques auxquels font face les forces de sécurité dans les zones de conflit, soulevant des questions cruciales sur la gouvernance et l'utilisation des ressources publiques.