• Christelle Nadia Fotso a un lien parenté avec Victor Fotso
• L’homme d’affaires camerounais est décédé
• Sa fille parle de lui à cœur ouvert
Le 19 mars 2020, le milliardaire camerounais Victor Fotso a rendu l’âme à Neuilly-sur-Seine (commune française). Sa fille Christelle Nadia Fotso garde un très bon souvenir de lui, une personne avec laquelle l’avocate estime avoir beaucoup de points en commun.
Christelle Nadia Fotso a rédigé une tribune. Elle l’a mise en ligne sur sa page Facebook. Dans son long texte, la Camerounaise fait beaucoup de révélations sur Victor Fotso. Selon toute vraisemblance, le public ne savait pas tout de l’homme décédé il y a maintenant deux (02) ans et quelques mois.
La reine de la susceptibilité
En plus d’être la reine de l’équivoque, je suis celle de la susceptibilité. Je suis surprise que ma susceptibilité surprenne alors qu’il suffit de regarder la vie du Dernier Bamiléké pour comprendre ce qu’elle cache ou plutôt révèle. Ceux qui ont bien connu Victor Fotso et qui ont partagé véritablement son intimité savent combien il était non seulement rancunier et vindicatif mais susceptible. Je n’ai jamais eu besoin qu’il m’explique d’où cela lui venait parce que je savais.
Mon père a toute sa vie dû faire face à non seulement des procès en sorcellerie mais des attaques féroces sur sa légitimité qui continuent même après sa mort. Parce qu’il était analphabète, il y avait cette présomption très camerounaise qu’il ne pouvait qu’être qu’un Bamilékon, un pion, un instrument, un objet, un prête-nom. Quand on ne l’accusait pas d’être un sorcier ou d’être un trafiquant de drogue, on affirmait qu’il était l’homme de la France, des présidents Ahidjo et Biya ou la créature de partenaires français ou européens ou de son propre frère. Il me racontait volontiers comment longtemps on refusait son argent en pensant qu’il n’était que sale au mieux ou maléfique au pire. Puis on a fini par l’accepter en lui demandant longtemps de ne se mêler de rien car en admettant même qu’il savait faire de l’argent, il ne savait rien d’autre et ne pouvait pas parler de sujets importants.
Fotso a toujours beaucoup souffert de cela surtout que ces attaques venaient très souvent de son sang et de femmes avec qui il a fait des enfants. Il a tout entendu, illettré, sorcier, grand bandit, gigolo, tout. Je l’ai entendu aussi sans me douter longtemps combien ces bruits pouvaient le toucher car l’argent lui avait donné de la notoriété mais pas complètement de la légitimité… Cette adolescente en classe de 6ème qui me dit sans sourciller que mon père a vendu ma jambe aux sectes pour être et rester riche. Ce confrère Bandjoun devenu notable m’affirmant très sérieusement avec une suffisance bien de chez lui que Victor Fotso n’avait pas été élu maire de son village, que son père qui avait gagné dans les urnes mais que l’argent avait tout acheté même cela.
La fin de vie même de mon père montre combien il avait raison d’être susceptible en se doutant bien que pour sa famille, son village, son parti et son pays Fotso ce n’était que l’argent et qu’ils suivraient donc n’importe lequel de ses enfants, même des usurpateurs s’ils ont la clé du coffre. Il faut s’arrêter sur cela pour saisir l’absurde : on a fait d’enfants incultes coupables de parricide les égaux de Victor Fotso, un Patriarche qui était non seulement un Fô mais l’incarnation non seulement de la réussite bamiléké mais de son honorabilité et de sa noblesse. C’est du jamais vu en pays Bamiléké et même au Bantoukistan. La susceptibilité de Victor Fotso avec ce qu’il savait était possible contre lui s’il n’avait pas de dents ou de griffes.
Encore fois, c’est mon handicap qui me permet de comprendre la susceptibilité mon père car je la partage. Je sais combien il est douloureux de ne pas jamais vraiment être accepté ou aimé même en étant au-dessus des autres parce qu’on a ce quelque chose de déformé qui cristallise tous les fantasmes et justifie tout, trop. L’analphabétisme chez Fotso ou la jambe de travers chez Maptué.
Il y a ceux qui disent de Christelle Nadia Fotso qu’elle n’est que la fille de son père et qui même qu’ils lui reconnaissent une certaine valeur lui crachent qu’elle vient de l’argent tout paradoxalement en chantant que l’argent n’est rien ou que celui de son Fotso était sale. Ce commentaire tellement niais d’une dame qui a déféqué sans aucune gêne sur ma page en affirmant qu’elle aurait souhaité être une fille Fotso pour être une grande dame. LOL… la bêtise camerounaise à l’état pur surtout qu’on a moins deux exemples de filles Fotso qui montrent que ce patronyme ne suffit : La Maptué de Talla qui n’a même pas pu attendre un an pour épouser un inconnu, l’ennemi de son père… Je la dis que, Madame Bistouri, qui le viole, le vole puis le tue en usant des bijoux de famille de sa batoufemme avec des complicités monstrueuses.
Parce que je suis la reine de la susceptibilité, j’ai imprimé ce SMS reçu un soir de Janvier 2021 d’une femme que j’avais appelé « Maman » qui m’a dit des choses qu’on ne peut dire qu’à une Fotso handicapée parce qu’on la considère illégitime et impuissante… ce besoin qu’on a de me faire la leçon, de m’apprendre à vivre, de m’évangéliser, de me plaindre ou même de m’acheter pour ne pas m’écouter, débattre avec moi sur le terrain des valeurs et laisser la vérité être déterrée afin que justice se fasse…
La susceptibilité, ce qui reste pour ne jamais oublier d’où on vient et des humiliations violentes mais inutiles…Une mère jetant à sa fille malade un billet de 50 euros pour lui rappeler qu’en dépit de tout, que quoi qu’elle fasse, elle ne sera jamais qu’une handicapée. La scène m’a rappelé ce vieux Monsieur à New York qui me voyant faire la queue pour m’acheter un cheesecake a insisté pour me le payer. J’ai refusé et il m’a dit, « Je vous en prie, acceptez-le. Ce n’est pas de la charité mais une manière pudique de vous dire que je vous trouve admirable. J’aimerais en faire plus mais je sens que vous ne l’accepterez pas… » Je me suis toujours demandée ce que Monsieur a senti ou vu en moi que Matcheme n’a jamais pu/su voir.
La susceptibilité, l’acceptation du njitapage par le Dernier Bamiléké parce qu’il n’a plus d’amis ou de bienveillants admirateurs mais seulement des obligés qui ont le goût de la prostitution. Susceptibilité, pudeur, honte, se taire, c’est être complice et banaliser la perversion. Le linge ensanglanté ne se lave pas en famille particulièrement lorsque le sang est celui du Patriarche.
Donc oui, reine de la susceptibilité et c’est pourquoi je n’ai pas pu être qu’amusée par ce commentateur de Facebook qui a eu le courage de me faire une leçon d’écriture en me parlant de son maître de cours préparatoire. J’aurais dû lui parler de Madame Bella, ma première maîtresse à l’école du centre qui m’a cajolée sans doute par empathie. Je me souviens encore d’une dispute d’enfants qui menaçait de devenir et qu’elle a arrêté en demandant à ma camarade en voulait en découdre « est-ce que tu sais qui sait ? » La petite a secoué la tête et elle lui a affirmé, « c’est la première de la classe… ».
Je lis ce SMS d’une dame respectable et respectée que j’ai imprimé et collé dans ma chambre, Je me gave de ses mots gratuitement méchants afin de ne jamais oublier qui je suis, d’où je viens et ce qu’on a osé avec Fotso et Maptué parce qu’il ne savait pas lire et qu’elle ne sait pas marcher.
J’aime ma susceptibilité car elle me donne toutes les raisons du monde de ne pas lâcher certaine que Maptué n’est pas la mère de Fotso par hasard et qu’il n’était pas un bouton d’acné, un accident. Mon père et moi, nous nous sommes choisis. Notre susceptibilité le prouve.