Dans la nuit du 24 mai 2015, les éléments de la marine camerounaise ont arraisonné quatre bateaux de pêche au large de la ville de Limbé, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, avant de les conduire à Douala, la capitale économique du pays.
Les équipages chinois de ces navires, a-t-on appris de bonnes sources, s’adonnaient aux activités de pêche, alors qu’ils ne disposaient d’aucune autorisation réglementaire.
A la demande de la marine camerounaise, ces derniers ont présenté comme unique document, précise une source proche du dossier, «une attestation de dépôt» d’une demande de licence de pêche dans les eaux camerounaises, délivrée le 21 mai 2015.
Mais, leur carnet de bord, lui, a révélé que ces pêcheurs étaient en activité dans les eaux camerounaises depuis le 18 mai, soit trois jours avant d’introduire leur demande de licence auprès des autorités compétentes.
En décembre 2013, deux autres bateaux de pêche chinois, baptisés «Da Lian Yu 15027 et 15028», avaient déjà été arraisonnés au large des côtes camerounaises, avec à leur bord plus de 100 tonnes de poissons, qui avaient été aussitôt vendues aux enchères.
Selon des sources internes au ministère des Pêches, la pêche illégale, pour laquelle les Chinois, Ghanéens, Indiens et Nigérians sont souvent mis à l’index, fait perdre au Cameroun des ressources halieutiques évaluées à environ 20 milliards de francs Cfa chaque année, alors que le pays dépense quelque 100 milliards de francs Cfa par an pour les importations de poisson.