Présidente du REPCAM (Relais Enfants-Parents du Cameroun), Claire Mimboé, affectueusement appelée Meuma Claire, par son élan de cœur a su toucher plus d’un compatriote.
Son association créée en 2006, s’occupe des enfants de détenus en les conduisant auprès de leurs parents, ceci pour maintenir intact les liens avec ces derniers. Refaire les liens « brisés », tel est le but premier, avec les moyens dont dispose l’association.
A cet effet, le REPCAM vient d’inaugurer un parloir adapté pour des visites familiales au sein de la Prison centrale de Yaoundé, et prépare d’autres projets plus grands. Voici le récit de sa fondatrice…
Bonjour Claire Mimboé, Meuma Claire pour tous ceux qui apprécient vos actions. Pour commencer, comment se porte le REPCAM ?
Le REPCAM se porte bien, parce que nos enfants se portent bien et que nous respectons le chronogramme d’activités.
En ce moment nous sommes entrain de préparer la fête des mères et aussi la fête des pères. Nous conduirons les enfants dans les prisons pour leur permettre de passer du temps avec maman et papa dans une belle ambiance.
Nous venons d’ailleurs de célébrer l’ouverture du parloir adapté aux visites familiales au sein de la prison centrale de Yaoundé.
Voilà, entre autres ce qui me permet de vous dire que le REPCAM se porte bien, je dirai même mieux.
Outre ce parloir, pas mal d’autres chantiers seraient en cours, notamment la rénovation du bâtiment qui abrite le siège de l’association…
(Rires) C’est vrai que je ne voulais pas encore rendre cette nouvelle publique, vu que nous sommes en travaux, et on a comme partenaire la Fondation ASAF qui s’occupe des travaux de rénovation du nouveau siège qui, je le souligne, est un don de notre Président d’Honneur Monsieur Joseph Ndi Samba à qui je dis infiniment MERCI.
Nous sommes en pleine mouvance, et on peut dire qu’après les dix années écoulées, c’est une renaissance; c’est d’autant plus gratifiant que même d’ici une vingtaine d’années, si nous ne sommes plus là d’autres poursuivrons nos œuvres.
Il faut aller loin afin que tous les enfants des détenus au Cameroun puissent bénéficier des mêmes services.
Puisque vous évoquez l’évolution, à quand le tour des enfants d’autres régions, finalement ?
C’est vrai que jusqu’ici nous nous sommes limités dans la région du Centre notamment dans trois prisons à savoir la Prison Centrale et la Prison Principale de Yaoundé et la Prison Principale de Mfou.
Le but c’est de travailler dans les 70 prisons du pays et en particulier ses 10 prisons Centrales, mais nous n’avons malheureusement pas les moyens conséquents pour le faire.
Vous savez, pour pouvoir aller à Douala, à Bafoussam et partout, il faut vraiment beaucoup de moyens, financiers et logistiques.
Nous nous sommes lancés dans cette aventure avec un élan de passion et de cœur; donc, c’est mon rêve de parcourir toutes les prisons du Cameroun et apporter mon aide aux 54 000 enfants de détenus qui souffrent en silence.
Aujourd’hui ces derniers sont moins stigmatisés grâce au petit travail que nous abattons; les gens les traitent différemment et commencent à comprendre qu’ils ne sont pas coupables des erreurs de leurs parents incarcérés.
On va certainement apaiser quelques cœurs en donnant vos coordonnées non seulement pour ceux qui seraient touchés et aimeraient accompagner vos actions, mais aussi pour d’autres enfants jusqu’ici rejetés par leurs familles du fait que leurs géniteurs sont détenus dans des prisons…