Ne laissez pas Paul Biya voler même votre douleur: une puissante lettre pour les combattants dans le NOSO

Deplaces Noso Image illustrative

Wed, 9 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans une tribune poignante et stratégique, Boris Bertolt s’adresse directement aux combattants séparatistes des régions anglophones du Cameroun. Alors que le pays vit une crise politique majeure, l’auteur les exhorte à ne pas devenir, malgré eux, les complices du régime qu’ils combattent. Un appel à la trêve et à l’unité contre le système Biya, pour éviter que la répression ne se transforme en outil électoral. Message clair : "Si Biya reste à cause des violences, vos souffrances auront été instrumentalisées. Le vrai changement passe aussi par vous." Une analyse percutante, entre plaidoyer fraternel et avertissement politique.



OPINION: LETTRE OUVERTE AUX COMBATTANTS AMBAZONIENS DU NORD-OUEST ET DU SUD-OUEST: NE LAISSEZ PAS PAUL BIYA VOLER MÊME VOTRE DOULEUR … Par BORIS BERTOLT

Frères,

Combattants,

C’est à vous que nous parlons aujourd’hui. À vous qui avez pris les armes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, par révolte, par colère, par désespoir aussi, face à un régime qui vous a humiliés, marginalisés, massacrés. Votre combat, qu’on le partage ou non dans ses méthodes ou ses objectifs, part d’une souffrance réelle et d’une cause légitime.

Mais en ce moment précis, le pays entier est à un tournant historique. Un vent de révolte gronde partout. Le peuple camerounais, dans toutes ses composantes, veut tourner la page de Paul Biya et de son régime prédateur. Ce régime qui vous a opprimés vous aussi, qui a ensanglanté vos villages, envoyé ses BIR pour traquer, tuer, incendier, terroriser.

Et pourtant, c’est ce même pouvoir que certains parmi vous, sans le vouloir, risquent de renforcer.

Regardez Atanga Nji, ce ministre qui prétend parler pour votre région : il bombe le torse à Yaoundé pour dire que le Nord-Ouest est à 100 % pour Biya. Pourquoi ? Parce qu’il sait que vous empêcherez les opposants d’y faire campagne. Il sait que vous allez bloquer les routes, menacer les populations, créer la peur. Et pendant ce temps, lui et ses hommes pourront circuler librement avec les BIR, bourrer les urnes, frauder tranquillement et offrir à Biya un “vote massif” sur vos terres… sans opposition.

C’est une stratégie cynique : ils comptent sur vous pour neutraliser l’opposition, pas pour libérer votre peuple. Ne tombez pas dans ce piège.

Nous vous le disons avec respect, mais aussi avec urgence : Ce combat pour chasser Biya nous concerne tous. Votre silence ou votre neutralité maintenant profitera à ceux qui vous ont détruits.

Permettez à ceux qui veulent la paix et le changement d’aller vers vos populations, d’y faire campagne, de porter un projet alternatif.

Faites une trêve. Laissez les élections se tenir dans vos régions. Laissez les populations s’exprimer. Car si Biya part, un vrai dialogue pourra enfin naître. Vous pourrez y faire entendre votre voix. Vos morts ne seront pas oubliés. Vos revendications pourront être posées sans armes sur la table.

Mais si Biya reste, avec votre “aide involontaire”, alors rien ne changera. L’opposition va travailler pour une candidature unique qui ira de l’Est à lOuest, du Nord au Sud. Le désir de changement, la volonté d’insuffler à notre pays un nouveau souffle, les chants de la révolte n’ont jamais été aussi hauts. Joignez-vous à nous pour tourner la page. CHANGE GONA COME.

Nous vous demandons fraternellement une chose simple : Calmez le feu, laissez souffler la paix, même pour quelques jours avant les élections. Laissez les populations voter contre Paul Biya et surveiller les résultats et procès verbaux.

Reprenez les armes le lendemain des élections en attendant l’ouverture d’un dialogue sincère. Mais donnez une chance au changement. Pour vous, pour nous!

Le Cameroun est malade, et vous êtes un organe essentiel de sa guérison.

Ce combat pour la liberté est aussi le vôtre.

Ne le laissez pas aux mains d’un homme qui a tout volé, même votre douleur.

Fraternellement,

Ainsi va la République

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BORIS BERTOLT

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