Une chose est de soutenir le candidat dont on estime qu'il est vainqueur, c'en est une autre de prendre des risques démesurés pour espérer bousculer le gouvernement en place. « Il faut réclamer avec raison et dans la décence », conseille un juriste que nous avons approché pour qu'il nous dise ce qu'il pense de la situation qui prévaut dans les grandes villes du pays.
Depuis le dimanche 12 octobre qui a été le jour où les Camerounais et les Camerounaises sont passés aux urnes, des mouvements d'humeur ont commencé par se faire voir sur l'étendue du territoire. Des hommes et femmes, parfois placés à des postes de grande responsabilité, ont d'abord essayé de frauder.
Des bulletins préparés depuis la maison ont été aperçus ici et là, avec un candidat déjà voté et une tentative de glisser ces bulletins fantômes dans les urnes pour fausser le résultat correct, celui que seul le peuple est normalement censé rendre à travers son choix.
Certains électeurs ont été empêchés d'accomplir leur droit et devoir qui est de voter pour celui ou celle qui les a convaincus lors de la campagne électorale. Le vote arrivé à terme, c'est au niveau du décompte que d'autres tentatives de triche ont encore été détectées.
Puis, la production de faux procès-verbaux, autant de situations anticonstitutionnelles qui ont amené la population à se décider. « Nous devons protéger nos voix, le régime essaie de faire ce qu'il a fait en 2018 et nous n'allons pas l'accepter. Issa Tchiroma Bakary a gagné l'élection d'après ce que nous voyons, qu'il en soit ainsi et soit notre nouveau présent », confie un des manifestants qui a été interrogé.
Par exemple, la tension ne faiblit pas à Bonamoussadi (Douala) entre les populations et les forces de sécurité. Des jets de cailloux et de gaz lacrymogènes ont lieu en ce moment même où nous mettons en ligne ces phrases.
Comme le signale le lanceur d'alerte N'zui Manto, les populations dénoncent les fraudes massives par Elections Cameroon (Elecam) en faveur de Paul Biya. Pour éviter qu'une telle chose n'arrive, la peur n'est plus présente sur les visages des frustrés.