Plus de 32 000 lettres de carburant appelé zoua-zoua localement saisit par le secteur des douanes de l’Adamaoua sont portés disparus.
La grande question formulée par le comité régional d’audit et de contrôle a tout d’un fait insolite. Le 9 mars 2018, les services des douanes de l’Adamaoua présentaient en grande pompe une importante cargaison de carburant frelaté saisit par leur service au public de la ville de Ngaoundéré.
Seulement, cinq mois plus tard, le carburant s’est évaporé comme par magie. Dans son dernier rapport publié le 30 juillet dernier, l’inspection générale des services régionaux interpelle les responsables de la douane afin de produire des preuves y afférant.
« nous attendons le dernier rapport de la destruction des produits prohibés par les services de la douane »,peut-on lire dans le rapport de la commission du Dr Laurent Mbamé.
D’après un rapport du Ministère des finances, la douane camerounaise perd 11 millions par jour à cause du transport frauduleux du carburant importé du Nigeria. Régulièrement démantelé, le réseau de trafic de carburant frelaté à N’Gaoundéré se nourrit de la corruption des agents de forces de l’ordre. De ce fait un carburant saisit la veille se retrouve le lendemain sur la voie public.
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« J’ai dû débourser la somme de 1 000 000 franc cfa pour entrer en possession de mes 200 bidons de 20 litres chacun », dévoile Moussa, trafiquant de cet essence de qualité douteuse. Il est vrai pour un secteur de transport maintenu sous la perfusion de la rente du commerce avec le Nigéria voisin, le zoua-zoua est une denrée essentielle pour les automobilistes du septentrion notamment pour son coût préférentiel.
Pour un litre de zoua-zoua, je paie seulement 350F à Maroua et 550F au plus à Ngaoundere. Donc une différence de plus de 150F en général pour le même produit à la pompe. Il suffit juste de filtrer en consommant et le bénéfice est plus important », déclare Palaï, chauffeur .
La revente de carburant frelaté saisit par la douane à leurs propriétaires initiaux est une pratique répandue et connue de tous comme l’atteste la vente de ce produit malgré la décision du gouverneur de la région l’interdisant. Ce volt face des douaniers vient s’ajouter aux manœuvres de la police qui passe le clair de son temps à racketter les petits vendeurs de zoua-zoua en collectant 500 francs chez chaque vendeur. Une sale note qui a soutenue sans doute le classement du secteur de la douane de la région de l’Adamaoua parmi les services techniques déconcentrés les moins performantes.