Marie-Claire Nnana, directrice générale de la Sopecam et figure incontournable de Cameroon Tribune, a échappé de justesse à un limogeage imminent. La crise a été déclenchée par un dossier explosif publié le 31 mai sur le conflit entre la Fecafoot de Samuel Eto’o et le ministère des Sports, dossier qui a provoqué la colère de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence. C’est l’intervention de la Première Dame Chantal Biya qui a permis à Nnana de conserver son poste.
Cameroon Tribune avait publié un article détaillant les affrontements entre Samuel Eto’o, président de la Fédération Camerounaise de Football, et le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, une saga qui passionne les Camerounais et sur laquelle Paul Biya est intervenu à plusieurs reprises. En rappelant l’implication du président, le quotidien pensait bien faire, mais Ferdinand Ngoh Ngoh a réclamé le départ de Nnana, l’accusant de « fautes lourdes ». Une réunion extraordinaire du conseil d’administration de la Sopecam a été convoquée et les rumeurs sur les successeurs potentiels ont commencé à circuler.
Marie-Claire Nnana a réagi en adressant une lettre à Paul Biya, dans laquelle elle défendait son travail et soulignait l’intention de valoriser l’intervention présidentielle. Elle a insisté sur le soutien populaire à la politique de fermeté du président.
Selon nos sources, c’est Chantal Biya qui a joué un rôle crucial, intervenant auprès de son époux pour empêcher le limogeage. En conséquence, le conseil d’administration prévu pour officialiser le départ de Nnana a été reporté sur instruction de Paul Biya, infligeant un revers à Ferdinand Ngoh Ngoh.
Cette affaire met en lumière les luttes d’influence au sein du palais d’Etoudi. Marie-Claire Nnana a pu compter sur des soutiens puissants, notamment Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et l’influence persistante de l’ancien homme fort Martin Belinga Eboutou. La guerre des clans au sommet de l’État trouve ainsi un nouveau champ de bataille dans les médias d’État. Le dossier Nnana illustre la rivalité entre Ferdinand Ngoh Ngoh et Samuel Mvondo Ayolo pour le contrôle de la CRTV et de Cameroon Tribune.
La question reste ouverte : la protection de Chantal Biya suffira-t-elle à long terme pour mettre Marie-Claire Nnana à l’abri des attaques de Ferdinand Ngoh Ngoh ? Cette affaire démontre que dans la politique camerounaise, l’information est une arme puissante à manier avec précaution.