Le bateau Ferry bac Sankta Maria est finalement arrivé au Cameroun en début de semaine dernière sous fond de publicité et de propagande. Aujourd’hui encore les uns et les autres restent dubitatif sur les initiateurs de ce projet qui va à plus d’un titre, décongestionner la commune de Ngoyal.
Qui du Feicom ou de Pascal Pierre Bengono, est le vrai initiateur du don de ce bateau ? La question a fait le tour des réseaux toute la semaine dernière, surtout après l’écho médiatique qui a accompagné l’arrivée mercredi dernier, de ce bateau sur le sol camerounais.
Certains crapauds, dans leurs croassements, sont même allés plus loin dans leur questionnement en se demandant pourquoi le Feicom tentait-il maladroitement de récupérer cette actualité, comme certains tabloïds et médias le laissaient transparaître ? Et de se demander si les communicateurs de ces différents médias n’avaient pas reçu une éventuelle aide du Feicom.
Mais se limiter à de telles spéculations c’était ne pas cerner les tenants et les aboutissants de toute cette affaire. Pourtant lorsque le ferry bac Sankta Maria accoste mercredi 13 octobre dernier au Port autonome de Douala, les uns et les autres savent que l’initiateur de ce don n’est que Pascal Pierre Bengono, le fondateur de l’association Noel étoilé des enfants.
Une position qui sera d’ailleurs corroborée par cet homme de média qui a longtemps officié à la Crtv comme présentateur.
« Je voudrais au nom de mon association, remercier toutes les personnes qui ont facilité l’arrivée du ferry bac Sankta Maria qui est parti des quais de l’Allemagne et du Luxembourg pour le Cameroun.
Evidemment entre 2 ou 3 crises sanitaires, on a réussi à le faire venir au Cameroun. Ma mission s’arrête ici. C’est un don qui a été fait au Cameroun, maintenant il appartient à l’Etat du Cameroun et notamment à la commune de Ngoyla », affirmait-il.
Seulement quelques jours auparavant, le Feicom affirmait sur sa page Facebook avoir cofinancé avec des partenaires privés, le projet d’acquisition d’un bateau ferry bac au profit de la commune de Ngoyla (Est).
« L’enveloppe accordée est de 250 millions Fcfa repartie comme suit : 150 pour acheminer le ferry bac de l’Allemagne au Cameroun ; 100 millions pour la construction des quais sur chacune des rives du fleuve Dja », peut- on lire. Soit.
Revenu en France quelques jours plus tard, Pascal Pierre Bengono va à nouveau être aux avant-postes, mais cette fois pour remercier les différents partenaires qui ont pris part à la chaine de transaction ayant abouti au cheminement du ferry bas en terre camerounaise.
« Je n’en tire pas gloire de cette action sociale que je fais pour mon pays. Le ferry bac a été une opportunité que j’ai saisie en Allemagne et j’ai permis à ce que mon Cameroun natal puisse l’avoir pour les populations de l’Est. Je n’en tire pas une gloire, pas du tout. Au contraire je le fais avec l’amour que j’ai pour mon pays.
Alors il faut bien préciser ceci : ce bateau il a été donné gratuitement au Cameroun. C’est le gouvernement qui a pris en charge le transport de ce bac ferry de l’Allemagne au Cameroun. Et je voudrais remercier toutes ces autorités qui ont permis à ce que cela se fasse. (…) Le Mindevel, le ministre Joseph Le, le directeur du Feicom… »
Amortissement
A travers ce post, Pascal Pierre Bengono venait mettre un terme à toute cette agitation qui avait vu le jour concernant les principaux initiateurs de ce projet. Et pour couper finalement la poire en deux sur cette affaire, au niveau du Feicom, il se raconte en petits comités que c’est Pascal Pierre Bengono qui avait mis en relation le maire de la commune de Ngoyla à l’époque, et celui de la commune d’Oberbilig en Allemagne.
Les 2 maires vont ainsi signer un accord concernant la livraison de ce bateau. Le ferry bac Sankta Maria n’est donc pas le fruit d’un achat, mais d’un don, fruit de la coopération entre la commune de Ngoyla avec à sa tête madame Meillon et celle de Oberbilig en Allemagne.
Si cet acte est bien accueilli du côté de Ngoyla, les langues qui ne cessent de se délier indiquent, pour s’en plaindre que les différents financements injectés pour le transport de ce bateau ferry bac auraient au moins pu contribuer à la construction d’un pont définitif.
Pour certaines populations de cette partie du triangle national, ce n’est pas un bac qui viendrait mettre un terme à toutes les tracasseries enregistrées dans le cadre des activités menées par les exploitants miniers et forestiers, compte tenu de la position stratégique qu’occupe cette localité dans la sous-région.
Il suffit tout simplement de voir, pour s’en convaincre, le sort qui a été réservé aux autres bacs par le passé. Nos sources vont d’ailleurs préciser à ce sujet que la construction d’un pont sur le fleuve Dja ne saurait relever de la compétence de l’exécutif communal, mais au seul ministère en charge des Travaux publics.
Il est donc aujourd’hui question d’en assurer la maintenance, prévoir les amortissements, budgétiser les coûts et pérenniser cet acquis, afin de gérer de manière efficiente les revenus y relatifs. Par la suite l’on pourra donc réinjecter les produits pour en faire un multiplicateur d’investissement, tout en réalisant d’autres investissements, allant de la construction des ponts à l’entretien des routes, non sans oublier la maintenance d’autres équipements.
Pour rappel, le ferry bac Sankta Maria c’est un navire automatique évalué à 40 tonnes, qui permettra désormais de relier plusieurs localités de la commune de Ngoyla, en fluidifiant par exemple les échanges en vue de booster le développement économique local.