Les putschistes au Niger ont abrogé une loi vieille de huit ans criminalisant le trafic de migrants dans le pays.
La législation autorise les autorités à prendre des mesures contre les passeurs qui transportent des migrants à travers le vaste désert du Niger vers la Libye et l'Europe.
Mais le président Mohamed Bazoum - qui avait travaillé avec l'UE pour endiguer le flux de personnes à travers la Méditerranée - a été renversé en juillet lors d'un coup d'État.
Le général Abdourahmane Tchiani s'est depuis déclaré nouveau chef de l'Etat.
Cette décision indique que la junte de Niamey, la capitale du Niger, envisage d'affirmer son autorité sur la souveraineté du pays, au mépris de la pression internationale.
À la suite du coup d'État de l'été, l'UE a suspendu toute coopération en matière de sécurité avec ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest.
Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'UE, a rejoint les États-Unis et la France en juillet en refusant de reconnaître le général Tchiani comme dirigeant. Il a également déclaré que l'aide budgétaire au Niger serait suspendue pour une durée indéterminée.
On ne sait pas encore clairement comment le bloc européen réagira à ce coup dur porté à sa stratégie de gestion des flux migratoires en provenance d'Afrique.
En 2015, plus d'un million de demandeurs d'asile et de migrants ont tenté d'atteindre l'Europe, ce qui a incité le Niger à adopter la loi désormais abrogée.
On craint désormais que les gangs de trafiquants voient dans l'abrogation de la loi une opportunité de pousser à nouveau les migrants vers les pays frontaliers du Niger, comme la Libye ou l'Algérie, pour les transporter ensuite vers l'Europe.
Le Niger est une partie clé de la région africaine connue sous le nom de Sahel, une ceinture de terre qui s'étend de l'océan Atlantique à la mer Rouge.