Le Nigeria continue de faire face à une pénurie persistante de carburant, une situation qui s’aggrave suite à l’annonce de l’augmentation des prix de l’essence à la pompe. Mardi, la Compagnie pétrolière nationale du Nigeria a révélé une hausse significative du prix de l’essence, passant de 617 à 897 Naira. Cette augmentation va à l’encontre de l’accord signé entre le gouvernement et le Congrès du travail du Nigeria, le principal syndicat du pays. Cet accord prévoyait un gel des prix du carburant en échange d’un salaire mensuel minimum de 44 dollars pour les travailleurs.
La fin des subventions sur les carburants, décrétée par le président Bola Tinubu, a considérablement affaibli le secteur de la distribution de carburant, plongeant le pays dans une crise énergétique. Cette décision, bien qu’encouragée par la volonté de réduire la dépendance aux subventions et de réformer l’économie, a suscité une forte opposition de la part des syndicats et des citoyens.
Ironiquement, malgré ses vastes réserves de pétrole, le Nigeria se trouve contraint d’importer une grande partie de son carburant. Les raffineries nationales, autrefois vitales pour l’approvisionnement du pays, fonctionnent désormais au ralenti en raison de leur vétusté et de la mauvaise gestion qui les afflige. Cette dépendance aux importations rend le Nigeria vulnérable aux fluctuations des prix internationaux et complique encore la situation pour les consommateurs locaux.
Cette nouvelle hausse des prix de l’essence accentue les difficultés pour les Nigérians, déjà confrontés à une inflation galopante et à une économie en crise. L’incapacité du gouvernement à stabiliser le marché du carburant, malgré ses promesses, risque d’intensifier les tensions sociales et de provoquer une escalade des protestations à travers le pays. Les syndicats, en particulier, se préparent à mobiliser leurs membres pour exiger le respect des accords passés et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.