Nomination de nouveau Généraux dans l'armée: la pression monte sur Paul Biya au soir de son pouvoir

Dans une analyse approfondie sur l'état actuel de l'armée camerounaise, Christian EMVOLO EMVOLO soulève la problématique du vieillissement du haut commandement militaire. Il met en lumière le paradoxe entre des officiers généraux maintenus en fonction au-delà de 85 ans et des colonels contraints à la retraite à 58 ans, malgré leur expertise moderne. Cette situation, selon l'auteur, compromet la modernisation de l'armée et sa capacité à relever les défis sécuritaires contemporains, particulièrement à l'approche d'une année électorale cruciale.

Opinion… L’IMPORTANCE DE CONFÉRER LE GRADE DE GÉNÉRAL DE BRIGADE AUX JEUNES COLONELS ET CAPITAINES DE VAISSEAU POUR FAVORISER L’INNOVATION STRATÉGIQUE… Pae Christian EMVOLO EMVOLO,

« Dans les contrées riches et variées du Cameroun, l'armée se dresse comme un symbole de force et de détermination, enracinée dans une tradition respectée mais désireuse d'évoluer. Le 25 juillet 2001, la reforme de cette Armée s'est appuyée sur trois ptincipes essentiels, LE RAJEUNISSEMENT, LA PROFESSIONNALISATION, LA MODERNISATION.

Parmi ces axes, c’est la professionnalisation qui a connu une transformation significative, soutenue par une volonté de former des militaires compétents et prêts à répondre aux défis d’un monde en perpétuelle évolution. Au sein des différentes branches de l’armée camerounaise, les soldats acquièrent non seulement les compétences nécessaires pour le combat, mais aussi les connaissances des métiers modernes.

Les officiers, instruits dans des établissements d’enseignement similaires à ceux des grandes puissances militaires, brillent par leur expertise et leur capacité d’adaptation aux nouvelles réalités stratégiques.

Cependant, dans ce tableau de progrès, la modernisation, bien que présente, reste inachevée. Le Cameroun, en tant que nation phare de l'Afrique centrale, se retrouve confronté à un équipement dont le niveau d'innovation ne correspond pas à son statut géopolitique.

Dans cette quête de progrès, le rajeunissement de l’armée apparaît comme un paradoxe. Bien que les rangs des troupes se rajeunissent, le haut commandement ne se renouvelle pas avec des Officiers généraux, tres âgés, qui semblent résister à l'idée de céder leurs postes, défiant ainsi les normes contemporaines de la dynamique militaire.

Comment justifier le maintien en fonction des Officiers généraux dont l'experience est indiscutable à plus de 85 ans alors que les jeunes colonels, dotés d'expertises pertinentes, sont contraints de prendre leur retraite à 58 ans ? Ces jeunes leaders, véritables porteurs d’une vision renouvelée, héritiers d’une époque où l’innovation et l’adaptabilité sont primordiales, se voient écartés, laissant la place à des générations qui, bien que respectées, ont du mal à appréhender les enjeux actuels.

Dans les bureaux, une atmosphère de frustration s'installe. Les jeunes officiers, préparés à affronter les défis d'un monde en rapide transformation, se heurtent à des pratiques ancrées dans le passé. Ce fossé entre l'expérience des aînés et l'enthousiasme des jeunes pourrait engendrer des risques pour la cohésion et l'efficacité de l'armée. Il est important de reconnaître que les victoires modernes ne se remporteront pas uniquement sur le champ de bataille, mais également grâce à la capacité d'innover, de s'adapter et d'anticiper les conflits à venir.

L'absence de grandes Fêtesdes Armées, événements incontournables du calendrier de l'armée camerounaise, depuis 2011, a exacerbé ce déséquilibre. Ces occasions, jadis sources d'unité et de décisions stratégiques, ont laissé place à un climat de morosité, alimentant les sentiments d'inégalité et de frustration parmi les troupes. Alors que le pays se prépare à une année électorale sensible, il est impératif de renforcer le moral des soldats. La synergie entre l'expérience des anciens et l'énergie des jeunes pourrait être le levier nécessaire pour revitaliser l'esprit militaire, insufflant ainsi une nouvelle dynamique à une institution en quête de renouveau. Cet équilibre avait eu lieu en mars 2011, avec la promotion de 10 jeunes Officiers Généraux et la nomination de nouveaux Chefs d'État-Major Centraux, décisions essentielles dans les défis sécuritaires qui ont suivi un an plus tard

Il est temps de rétablir un équilibre, d'offrir aux jeunes officiers l'opportunité de prendre des responsabilités tout en intégrant la sagesse des vétérans. Ce passage de témoin ne doit pas être perçu comme un rejet, mais comme une évolution naturelle, garantissant la pérennité et l'efficacité de l'armée camerounaise. En unissant les forces vives de la jeunesse à l'expérience des aînés, le Cameroun pourrait construire une armée à la fois moderne, professionnelle et rajeunie, prête à relever les défis du XXIe siècle avec assurance et détermination. L’avenir de l’armée camerounaise repose sur cette subtile alchimie, capable de transcender les générations pour forger une identité militaire solide, unie et résolument tournée vers l'avenir.»

Ainsi va la République