Non au RDPC : une région lance la rébellion pour envoyer Biya à la retraite

Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji est interpellé. Par qui ? Benjamin Zebaze. Le journaliste, dans un texte publié titré « Kousseri : on va voir ce que valent les "gros yeux" de Paul Atanga Nji », met le point sur certains i.

Parce que ce qui s'est passé à Kousseri hier doit lui être particulièrement "insoutenable". Des gens ont osé "piétiner" le tapis rouge du représentant du "chef des Tas" ; certains, avec "mauvais cœur", ont même poussé le sable dessus.

Pire, en criant des menaces envers l'envoyé du "dieu de l'État", ils ont couvert de bruit la belle chanson entonnée par des enfants en arrière-plan : "Paul Biya, notre président...". Si Paul Atanga Nji ouvre ses gros yeux pour les insulter, les menacer et se rend à Kousseri après, je saurai qu'il a quelque chose dans le pantalon et pas une imitation.

Revenons aux choses sérieuses. Ne nous trompons pas : c'est une petite querelle entre Rdepecistes ; après quelques paroles mielleuses et des enveloppes pour les leaders, tout rentrera dans l'ordre. Cependant, cette réaction "d'écorchés vifs" pose des problèmes réels. Depuis quand les populations de Kousseri n'ont pas vu un personnage d'un tel niveau ? Est-ce normal que quelqu'un qui n'a été élu par personne snobe à ce point des élus de la République ? Quand ont eu lieu les inondations et quand a lieu cette visite éclair ? Depuis que Boko Haram sévit dans la Région, que fait le pouvoir ?

Ces populations de Kousseri en particulier, celles de l'Extrême-Nord en général savent très bien que c'est grâce aux magouilles faites en leur nom que Paul Biya gagne les diverses présidentielles. Et pourtant, c'est la région la plus sinistrée du pays. Prenons par exemple l'éducation : elle est dernière dans tous les classements et est moquée, de manière injuste, par tous les autres Camerounais.

Personne pour rappeler que si on regarde la carte scolaire sans complaisance, on remarque que le nombre de kilomètres que doit parcourir en moyenne un élève dans l'Extrême-Nord est plus de dix fois supérieur à celui d'un enfant dans le Centre, le Littoral, l’Ouest, la zone anglophone... Cela est un handicap difficilement surmontable.

Mis dans les mêmes conditions, les enfants de cette Région sont aussi brillants que tous les autres: comme j'aime à le rappeler, ceux qui sont inscrits à l'école de mon village à Bafou-Baleng, sont toujours parmi les meilleurs.

Quelles leçons doit-on en tirer ? C'est bien une querelle de famille intra RDPC : mais ce qu'on a vu hier prouve que l'arrogance et le mépris ne peuvent rien devant un peuple déterminé. Les élus et la population voulaient une audience et l'ont obtenu après toutes sortes de menaces. Certains estiment qu'il s'agit d'une mise en scène mais, mise en scène ou pas, chacun a pu noter la fragilité de ce régime qui aura du mal à passer l'année 2025.