Entre les menaces du préfet et les risques de représailles des groupes armées séparatistes, les fonctionnaires de la région du Nord-Ouest ont fait leur choix. Malgré la sévère mise en garde du préfet de la Mezam, plusieurs bureaux de l'administration étaient fermés ce lundi dans la localité tout comme à Bamenda. Et pourtant le 04 octobre 2023, le préfet de la Mezam Simon Émile Moor lors d’une réunion de coordination avec le personnel administratif et sécuritaire avait demandé aux fonctionnaires de ne pas respecter le mot d’ordre de ville fantôme décrété chaque lundi par les groupes armés séparatistes.
Selon l’équipe de MMI, plusieurs services administratifs n’ont pas respecté les directives du préfet. Les fonctionnaires et les opérateurs économiques sont désormais pris en sandwich par le gouvernement et les groupes séparatistes. Les commerçants qui tentent de violer le mot d’ordre de confinement sont généralement torturés puis assassinés par les Amba Boys.
Même si les fonctionnaires souhaitent respecter les instructions du préfet, ils sont conscients du fait que le gouvernement camerounais n’a pas les moyens d’assurer la sécurité de tous. Certains subiront les représailles des Ambazoniens.
Un sergent tué
Dans un acte de violence tragique, un sergent de l'armée camerounaise, le griveton Medjo, a été abattu dans le dos par des combattants indépendantistes mercredi soir à WEH, une localité du Nord-Ouest du Cameroun. Medjo, en service au 11ème Bataillon d'Infanterie Motorisée (BIM), a été tué alors qu'il s'achetait une cigarette, dans un incident qui souligne l'escalade persistante de la crise anglophone dans la région.
Les détails précis de l'attaque demeurent flous, mais selon les témoins, Medjo aurait été pris pour cible alors qu'il se trouvait à un point de vente de cigarettes. Les assaillants, identifiés comme des combattants séparatistes, l'ont fusillé lâchement dans le dos, causant sa mort sur le lieu de l'attaque.
Cet incident tragique met en évidence la réalité amère de la crise anglophone qui sévit dans certaines parties du Cameroun. Les affrontements entre les forces de sécurité et les groupes séparatistes ont conduit à des pertes humaines tragiques, laissant des familles endeuillées et des communautés en deuil.
Les autorités locales et nationales condamnent unanimement cet acte de violence, appelant à la justice pour Medjo et à la fin de la violence dans la région du Nord-Ouest. Alors que les pourparlers de paix se poursuivent, cet incident souligne l'urgence d'une résolution pacifique et durable du conflit, mettant fin à la souffrance des civils et des militaires pris au piège de cette crise déchirante.