La détention en Norvège de Lucas Ayaba Cho, figure majeure du mouvement séparatiste anglophone camerounais, pourrait connaître un rebondissement inattendu. Alors que Yaoundé espérait une extradition rapide de celui qu'elle considère comme l'un des principaux instigateurs de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Oslo semble réticente à accéder à cette requête.
Arrêté en septembre dernier dans la capitale norvégienne, Lucas Ayaba Cho, président autoproclamé du Conseil gouvernemental de l'État fictif d'Ambazonie, fait l'objet d'un mandat d'arrêt camerounais depuis 2016. Les autorités camerounaises l'accusent d'avoir orchestré plusieurs attaques meurtrières ayant entraîné des pertes en vies humaines et des destructions massives dans les régions anglophones.
Malgré l'existence d'un accord de sécurité entre les deux pays, la Norvège manifeste une réserve notable quant à l'extradition du leader séparatiste. Cette position contraste avec l'optimisme initial affiché par les médias camerounais, notamment la CRTV qui, le 25 septembre dernier, saluait cette arrestation comme une victoire de la coopération judiciaire bilatérale.
La réticence norvégienne pourrait s'expliquer par les risques encourus par Ayaba Cho en cas de retour au Cameroun. Le précédent d'Ayuk Tabe, autre leader séparatiste condamné à la prison à vie, pèse lourd dans la balance. Par la voix de son avocat, le détenu réfute toute responsabilité pénale, arguant que les accusations résultent d'une "mauvaise interprétation de la situation au Cameroun".