Annoncé pour le vendredi 11 septembre dernier, c’est finalement dimanche que Le Dja, Boeing 767 de la Camair-Co, est sorti de sa révision inopinée en France et a effectué son premier vol. L’engin arrivé tard dans la nuit à l’aéroport international de Douala a embarqué les pèlerins pour la Mecque après une escale à Garoua.
Plus tôt en mi-journée, Jean-Paul Nana Sandjo, Directeur Général de Camair-Co, était sur les ondes de la radio nationale pour expliquer sur la crise que subit l’entreprise. Pour lui, la récente crise connue par Camair-Co risque de ressurgir «si les solutions ne sont pas trouvées.
Mais, ces solutions, nous sommes en train de travailler dessus. C’est la raison d’être de ce plan de relance qui appelle l’entrée dans la flotte de Camair-Co d’autres avions. Nous pensions à 6 pour arriver à 9 afin d’être capables de régler ce genre de problème sans que ça ne se ressente».
Pour le Dg de Camair-Co, le Plan de relance annoncé est la solution pour une meilleure santé de la compagnie: «Nous avons préparé ce que nous avons appelé Plan de relance, en disant: au niveau des charges voici ce qu’il faut faire pour qu’elles baissent, au niveau des recettes voici ce qu’il faut faire pour qu’elles montent, de manière à ce que dans une étape 1, nous atteignions l’équilibre.
C’est-à-dire que le but qu’on poursuit dans la première phase du plan de relance c’est de sortir des financements de l’Etat. C’est-à-dire qu’il faut que nous soyons capables nous-mêmes d’assumer nos charges... Le plan de relance appelait un financement de 30 milliards. Dans cet argent il y avait une partie pour augmenter le nombre d’avions. Une partie pour faire des investissements qui permettent de baisser les charges. Et ensuite un fond de roulement pour permettre de tenir. Voilà ce que nous avons proposé.
Et je dis que, si nous avons un avion confortable sur la ligne de France. Nous avons un back-up dans la flotte (pas un accord avec une compagnie qui interviendrait en cas de besoin), il faudrait que nous soyons libres, autonomes, capables de gérer tous nos problèmes dans le cas où ils surviendraient, donc de fonctionner normalement. C’est ça le plan de relance ».
Sauf que, à en croire Nana Sandjo, aucun fond n’est encore disponible pour doter la compagnie aérienne nationale de nouveaux engins. «Nous avons signé avec un consortium de banques la convention de financement de 30 milliards. C’était 25 milliards et les cinq autres devaient suivre. Il était question qu’on mette ces fonds à notre disposition.
Nous n’avons encore rien reçu. Je peux vous assurer, et je peux vous garantir que ces fonds auraient été mis à notre disposition quand nous avons signé en juillet, que nous aurions déjà eu au moins un 737-800 qui serait le parfait back-up du Dja. Et la crise qu’il y a eu n’aurait jamais été développée de cette manière là », a-t-il déclaré.
Pour expliquer cette situation, le Dg de Camair-Co indexe un changement de planning imposé par sa tutelle et le gouvernement: «Cette compagnie appartient à l’Etat du Cameroun à cent pour cent. Je ne suis que le Directeur Général. Au dessus de moi il y a le conseil d’administration ensuite les tutelles et le gouvernement.
Le gouvernement a demande dans un premier temps d’attendre un tout petit peu pour qu’on revoit le plan de relance pour bien tomber d’accord sur son contenu, sur le choix de la flotte, etc. C’est ce travail qui est entrain d’être fait. Et dès que ça va être fait, les financements seront disponibles et on pourra donc commencer à dérouler ce plan de relance ».
Avec le Plan de relance qui prendra certainement encore du temps pour être mis en œuvre, la solution la plus simple c’est d’accroitre le nombre d’avions. « Quand nous avons un réseau comme le notre : 15 escales environ, le nombre minimal d’avions pour satisfaire ce réseau là c’est 5, 6 voire même 7, de telle sorte que si un programme peut être fait sur cinq, on le redéploye sur les 7 avions. Nous sommes donc sûrs à cent pour cent que quand un avion est indisponible les autres font les vols», indique le Dg.
Sur l’épineuse question de la communication lors de la récente crise qu’a connu l’entreprise, Jean-Paul Nana Sandjo reconnait que tout ne va pas bien: «C’est vrai, il y a eu une défaillance pendant les évènements de la semaine dernière. Mais, est-ce pour cela qu’on généralise, Camair-Co ne communique pas ? Qu’on dise que Camair-Co n’a pas bien communiqué avec ses passagers au cours de cet évènement…
Je voudrais quand même attirer votre attention sur le fait que nous avons un call center. Nous communiquons avec nos passagers pas par la presse, pas par les médias, pas par les communiqués radio. Mais par les messages. On informe chaque passager d’un changement de programme, d’une modification de programme, d’une annulation de vol, etc.
Mais ce coup-ci c’est une crise qui est arrivée de façon subite, c’est-à-dire que le Dja tombe en panne de manière inattendue à la veille des retours de vacances. Très souvent ça nous arrive. Ce n’est pas la première fois, mais ce n’est pas tout le temps. Nous avons un avion qui est saisi à Paris, le Dja qui est en panne et qui s’arrête pour des questions de maintenance ».