Dans le cadre de la lutte contre le mouvement séparatiste dans les régions anglophones, l'armée camerounaise a mené une opération significative le 29 octobre 2024 dans le quartier Ntehkezoin de Kedjom Ketinguh, communément connu sous le nom de Babanki.
Trois individus présumés membres des groupes séparatistes d'Ambazonie ont été interpellés. Identifiés sous les pseudonymes de Biabia, Ebudu et Half Hand Man, ces suspects sont actuellement placés en garde à vue. L'opération a également conduit à la destruction d'une moto, mise à feu par les militaires lors de l'intervention.
Babanki, à l'instar de nombreuses zones des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, demeure un théâtre de tensions continues. Le gouvernement camerounais poursuit ses efforts pour reprendre le contrôle des territoires revendiqués par le mouvement séparatiste d'Ambazonie.
La crise anglophone a débuté en octobre 2016, initialement sous forme de revendications corporatistes. Au fil des années, le conflit s'est progressivement transformé en une crise socio-politique profonde, impactant drastiquement le quotidien des habitants de ces deux régions.
Les violences ont contraint de nombreux habitants à abandonner leurs foyers, cherchant refuge dans des zones plus sûres du Cameroun. Le mois de mai dernier a été particulièrement meurtrier, avec plus d'une dizaine de personnes décédées lors d'embuscades tendues par les combattants séparatistes. Le meurtre du Maire de Belo, survenu le 20 mai alors qu'il se rendait au défilé traditionnel, illustre la gravité de la situation.
Selon le Révérend Akum Innocent Wefon, interrogé par Radio Vatican, il n'existe aucun signe de résolution prochaine du conflit. « La guerre continue, l'insécurité est endémique… Cela fait huit ans et rien n'indique que cela se terminera de sitôt », a-t-il déclaré, soulignant le caractère persistant de la crise.
Les autorités camerounaises maintiennent une stratégie de containment, multipliant les opérations visant à limiter l'influence et les activités des séparatistes armés. L'arrestation de ces trois suspects s'inscrit dans cette dynamique de lutte contre les mouvements sécessionnistes.
Huit ans après son déclenchement, la crise anglophone continue de secouer le Cameroun, avec des implications humanitaires, sécuritaires et sociales profondes.