Nouveau rebondissement: 8 mois après le drame de Damas, ça chauffe

Image illustrative

Sat, 29 Jul 2023 Source: Le Messager

Le lieu du drame transformé en un établissement scolaire

Sur le site où est survenu le malheureux incident au lieudit « Dépôt de bois », au cours d’une cérémonie de funérailles le 27 novembre 2022, une église de réveil a décidé d’y construire une école primaire

C’est avec hésitation que des jeunes jouant au ballon au quartier Damas indiquent au reporter, le lieu exact du drame. « Le terrain avait été délimité et celui sur lequel nous jouons a été réservé pour le championnat du maire de la commune, l’autre partie a été réservé pour la construction d’une école », affirme Sébastien, riverain. Là où l’école est construite justement, des ouvriers rompus à la tâche, s’activent, munis de scies et des marteaux pour la fabrication des coffres à poutres. « C’est un territoire privé, nous ne pouvons rien vous dire. Allez à Holy Ghost zone ministries ; ils sont mieux placés pour vous répondre », ordonne le chef du chantier. Après investigations, nous découvrons où est située la paroisse « Holy Ghost zone ». Le temps de deviser avec un des superviseurs des travaux qui a requis l’anonymat, non sans marteler qu’autorisation leur a été donnée par l’autorité compétente pour la construction de cet établissement scolaire. « En collaboration avec le ministère de l’Habitat et du développement urbain, nous avons dans un premier temps construit un mur de soutènement. Ensuite, nous avons procédé à la pose de la première pierre de l’école. A cause de ceux qui organisaient les funérailles le jour de l’éboulement, nous avons été contraints de lancer ces travaux qui n’étaient pas encore prévus dans l’agenda de l’église. A cet effet, nous sommes obligés de dépenser des millions pour sécuriser le terrain », confie-t-il.

Insulte à la mémoire des morts

Chez les populations notamment pour ceux qui avaient perdus des proches dans le drame, la construction de l’école sur le site constitue une opportunité d’emploi pour les jeunes du quartier. « Nous sommes contents du travail que les responsables de cette église ont abattu. Nous avons espoir qu’une catastrophe ne va plus jamais se reproduire ici et la douleur reste immense car j’avais perdu l’un de mes proches », dit Lucien, habitant de ce quartier. Chez Sam, c’est le même son de cloche. « Vivement que la construction de l’établissement s’achève, les enfants du quartier pourront fréquenter là et c’est une satisfaction pour nous les parents ». Si certains considèrent la construction de cette école comme une source d’opportunité pour les jeunes, d’autres y voient une insulte à la mémoire des morts. « Des personnes sont décédés sur ce terrain ; il est inadmissible qu’on construise quelque chose, on doit respecter les mémoires des illustres disparus. On ne désacralise pas les morts, cet endroit devait être un lieu de recueillement, pas une école », s’indigne un habitant de Damas. En rappel, ce 27 novembre là, une tente sous laquelle était installée plus d’une trentaine de personnes, a été ensevelie suite à l’effondrement d’un pan du terrain où quelques aménagements ont été opérés pour la circonstance. Après identification des corps, la liste des quatorze victimes avait été rendue publique, sur instruction des autorités de la République et sous les auspices de la Direction de la protection civile du ministère de l'Administration territoriale (Minat).

Source: Le Messager