Dans une publication ce 26 juillet le lanceur d’alerte Boris Bertolt indique que le discret chef de la direction générale de la recherche Extérieure, Maxime Eko Eko, qui est en détention provisoire depuis le 4 mars 2023, prend l'initiative dans l'affaire Martinez Zogo et menace de porter plainte contre Reporters Sans Frontières devant les juridictions internationales. Les avocats internationaux de ce responsable des services de renseignement, Maître Jean Pierre BUYLE, Avocat au Barreau de Bruxelles et ancien Bâtonnier du Barreau de Bruxelles ; Maître Seri Simplice ZOKOU, Avocat au Barreau de Bruxelles et Conseil auprès de la CPI et Maître Ibrahima FATY, Avocat au Barreau de Paris, ont adressé le 20 juillet 2023 une correspondance à M. Arnaud FROGER, Chef du Bureau des Investigations, exposant les mensonges de l'organisation et fournissant un démenti. Ils préviennent que s'ils ne voient pas ce démenti publié, ils se réservent le droit d'entamer des actions judiciaires pour protéger leurs droits, précise Boris Bertolt.
La défense de Maxime Eko Eko remet en question plusieurs points de l'"enquête" menée par RSF, dont certains étaient déjà contestés, même par une partie des services de sécurité et de l'opinion publique.
Sur la relation entre Maxime Eko Eko et Justin Danwe :
RSF affirmait le 3 février 2023 : "Le patron du service de contre-espionnage, Léopold Maxime Eko Eko, a lui-même été arrêté. Hier soir, ce dernier niait encore avoir été mis au courant du projet visant à réduire au silence le présentateur d'Amplitude FM. Pourtant, son propre adjoint, le directeur des opérations spéciales Justin Danwe, a fait une déposition saisissante."
Les avocats de Maxime Eko Eko révèlent que lors de sa confrontation avec Justin DANWE devant la commission d'enquête prescrite par Paul Biya, "DANWE a formellement déclaré que M. EKO EKO n'était ni intéressé ni concerné par le dossier ZOGO". De plus, ils précisent qu'en indiquant que Justin Danwe était l'adjoint de Maxime Eko Eko, Arnaud Froger ne connaissait en fait rien de l'organisation de la DGRE. Car l'adjoint direct du Directeur Général est le Directeur Général Adjoint suivi du Conseiller technique, le Directeur des Opérations ne venant qu'après ceux-ci.
Les avocats de Maxime Eko Eko révèlent également qu'en date du 12 novembre 2021, le patron de la DGRE avait "expressément pris une note de service portant sur la coordination et le contrôle des activités de la Direction des Opérations. Par cette circulaire, l'ensemble des activités de la Direction des Opérations était placée sous la coordination et le contrôle stricts du Conseiller Technique N°1. Dès lors, toute activité de la direction des opérations devait transiter par ledit Conseiller ; seul ce dernier était donc habilité à mettre en action les personnels de la Direction des Opérations". Ce qui n'a pas été le cas. Ni le directeur général adjoint et encore moins le conseiller technique n'étaient au courant de l'opération de Danwe.
Sur la Prado, véhicule de l'enlèvement :
RSF affirmait le 3 mars 2023 : "Dans une cellule voisine, le patron de la DGRE Maxime Eko Eko semble lui aussi acculé. Le véhicule Prado qui a été utilisé pour kidnapper le journaliste lui appartenait. "Difficile d'imaginer que ses hommes lui aient emprunté sans qu'il en ait été informé", estime l'une de nos sources qui ajoute que le patron des renseignements a lui aussi "mangé sa part", allusion aux sommes qui auraient été versées aux participants à l'opération".
Les avocats de Maxime Eko Eko affirment que Reporters Sans Frontières a mené un travail partial, téméraire et léger. Ils indiquent que "Il est absolument FAUX d'affirmer que le véhicule PRADO utilisé pour kidnapper le journaliste appartient à notre client. Ledit véhicule qui a fait partie du parc de la DGRE jusqu'au 6 novembre 2017 a été racheté depuis lors en vente publique par monsieur DANWE à titre personnel dans le cadre d'une mesure dite de "réforme". Justin DANWE en faisait ainsi un usage personnel. Il était donc impossible que des agents empruntent au Directeur de la DGRE un véhicule qui n'était ni le sien ni celui du Service".
En conclusion, les avocats soulignent que Reporters Sans Frontières s'est focalisé "qu'à promouvoir une seule piste" et que leur client, Maxime Eko Eko, n'a pas pu faire valoir ses observations avant, pendant ou après l'enquête. Ils qualifient les accusations d'Arnaud Froger de diffamatoires et infondées. RSF avait trois jours pour publier ce démenti.