Nouvel équipementier des Lions: Parfait Nicolas Siki surprend Samuel Eto'o

Samuel Eto'o Et Paul Biya Image illustrative

Wed, 5 Feb 2025 Source: www.camerounweb.com

L'annonce du nouveau contrat d'équipementier révèle plus qu'un simple accord commercial : c'est le symptôme d'un mal profond qui ronge le football camerounais. Entre silence complice, fanatisme aveugle et dérive managériale, une institution entière semble courir à sa perte, sourde aux alertes répétées de ses acteurs les plus lucides. Alors que les Lions indomptables masquent tant bien que mal les dysfonctionnements, la FECAFOOT s'enfonce dans une crise financière et morale sans précédent, transformant un heritage sportif glorieux en un naufrage collectif.



NOUS SOMMES TOUS RESPONSABLES

L’annonce de la prochaine signature d’un contrat d’équipementier entre la FECAFOOT et la société Fourteen consacre la faillite d’un management, le naufrage d’une vision, la chute symbolique d’une icône pourtant venue en messie, sauveur du football. Peut-être Fourteen est-il un bon risque, en réalité son nom n’est pas le problème. Ce qui est inquiétant c’est cette FECAFOOT-Titanic qui fonce droit sur l’iceberg depuis trois ans, grisée par la folie furieuse des cris d’allégresse et d’alléluia des fanatiques, qui couvrent les cris d’alerte essayant de lui éviter l’abîme. Dans ce règne de la post-vérité, où les faits importent peu et les sentiments dominent tout, dans cet univers trumpérisé qui ignore les vices et vénère les vertus de l’être célébré, il devient périlleux de dire la voix de la sagesse, de la vérité, de l’objectivité si elle ne fait pas corps avec le chœur philharmonique de l’église de Tsinga.

Alors ceux qui doivent parler sont muets. Les phares de la société, les modérés, les acteurs majeurs… tous se taisent. Impuissants. Hébétés. Abattus voire battus dans un match dont tous les dés sont pipés et dont un camp pose et impose les règles. Toute l’indignation reste dans les inbox, dans les appels sécurisés et les confidences de comptoir et des chaumières. Sommes-nous tous des pleutres ?

Non, trois fois non Mesdames et Messieurs ! Délégués à l’Assemblée Générale de la FECAFOOT, Membres du Comité Exécutif, Membres des Ligues Régionales et Départementales, Membres des Ligues spécialisées, Présidents de clubs amateurs et professionnels, reveillez-vous pour sauver ce qui peut encore l’être. FIFA, CAF, UNIFFAC, CNOSC … entendez les pleurs sourds des acteurs du football camerounais. État du Cameroun, le Léviathan, le plus froid des Monstres froids … PRC, PM, MINSEP vos enfants veulent entendre vos voix.

Le football camerounais est en perdition. Les Lions indomptables Fanion, sauvés par un téméraire Marc Brys, sont l’arbre qui cache la forêt. Derrière l’écran de fumée de chaque journée de championnat professionnel se cache le drame du football, des footballeurs et de tous les autres corps de métier du football. Chaque jour qui passe dévoile l’ampleur du mal et enracine la crise.

Les finances de la FECAFOOT sont dans un état désastreux indescriptible de sorte qu’il faudra plusieurs années aux managers suivants pour redresser les comptes. Les immenses ressources générées par le football ces trois dernières années sont allées nourrir un monstre boulimique et vorace, budgétivore et cupide. Un boa jamais à satiété qui multiplie les subterfuges pour débusquer les miettes de fonds encore disponibles afin de continuer à satisfaire son inextinguible appétit.

De quoi sommes-nous tous coupables ? D’être des Frankenstein. Nous avons créé un monstre. Par notre amour et par notre fanatisme pour certains et par notre silence lâche, notre indifférence et notre complicité pour d’autres, nous avons nourri le monstre. Nous sommes tous responsables.

Par notre courage aujourd’hui, il faut neutraliser le monstre. C’est la seule façon de réhabiliter la légende.

Parfait Nicolas Siki

Source: www.camerounweb.com