Une onde de choc secoue à nouveau les régions anglophones du Cameroun, où la violence séparatiste fait rage. Des combattants séparatistes sont accusés d'avoir tué froidement un commandant de brigade de gendarmerie et un officier à Akwaya, district de la division Manyu, dans le sud-ouest du pays.
L'attaque meurtrière, survenue jeudi soir, survient à peine une semaine après une embuscade similaire ayant coûté la vie à un commandant de brigade et à quatre gendarmes à Eyumojock, ville voisine également située dans la division Manyu.
Depuis lors, neuf soldats camerounais ont été tués dans les régions anglophones au cours de la dernière semaine. Les violences se sont également étendues à Bambui, où une attaque séparatiste mardi soir a entraîné la mort de deux soldats et de trois civils.
Alors que les autorités du Sud-Ouest gardent le silence face à ces événements tragiques, Manyu, où se trouve Akwaya, reste un foyer de l'activité séparatiste. Cette division, avec ses vastes forêts en bordure du Nigeria, abrite plusieurs groupes séparatistes qui opèrent dans un environnement isolé.
L'enclavement d'Akwaya, dépourvue de routes d'accès et d'infrastructures sociales, en fait une cible privilégiée pour les milices séparatistes, qui exploitent l'isolement de la région.
Bien que les responsables gouvernementaux aient affirmé un retour à la paix dans les régions anglophones, Manyu reste le théâtre de violences récurrentes. Mamfe, le quartier général de la division, a été particulièrement touché par le conflit, avec plusieurs attaques séparatistes signalées.
Depuis le début du conflit, de nombreux actes de violence ont été perpétrés dans la région, notamment l'assassinat du maire de Mamfe en 2020, l'incendie de l'hôpital du district en 2022 et le massacre de civils dans le quartier d'Egbekaw en novembre 2023.