Quand il fait chaud beaucoup de personnes se rendent à la plage pour se rafraichir. Et c'est là qu'arrive souvent le pire.
Dans les pays qui ont une façade maritime les plages sont le plus souvent surveillées ou interdites. Malgré ces mesures les cas de noyades sont croissants dans la plupart des pays côtiers d'Afrique.
Selon l'Organisation mondial de la santé, la noyade est la troisième cause de décès par traumatisme non intentionnel dans le monde et représente 7 % de l'ensemble des décès par traumatisme.
En 2021, l'OMS estimait à 236 000 le nombre annuel de décès par noyade au niveau mondial.
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Facteurs de vulnérabilité
Ce sont les enfants, les personnes de sexe masculin qui sont souvent en contact avec l'eau qui sont les plus exposés à la noyade.
Le Rapport mondial de l'OMS sur la noyade, publié en 2014, révèle que l'âge est l'un des principaux facteurs de risque.
Les taux de noyade les plus élevés sont enregistrés chez les enfants âgés de 1 à 4 ans, suivis des 5-9 ans.
Différences entre hommes et femmes
Un autre groupe de personnes vulnérables sont les hommes.
Ils sont particulièrement exposés aux noyades, avec un taux de mortalité global deux fois supérieur à celui des femmes.
Le risque d'hospitalisation par suite d'une noyade n'ayant pas entraîné la mort est plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
Selon les spécialistes, c'est parce qu'ils sont davantage en contact avec l'eau et qu'ils adoptent des comportements plus risqués, comme le fait de nager seul, de boire de l'alcool avant d'aller se baigner seul ou de pratiquer des activités nautiques, que ce risque est plus élevé chez eux.
En outre, un accès permanent à l'eau vous expose également aux risques de noyades.
Les personnes qui exercent une activité dans le domaine de la pêche commerciale ou qui pratiquent la pêche de subsistance - et qui, dans les pays à faible revenu, utilisent de petites embarcations - sont plus exposées au risque de noyade.
Les facteurs suivants sont également associés à un risque accru de noyade : un faible statut socioéconomique, un faible niveau d'instruction et le fait de vivre en milieu rural sont des facteurs corrélés à un risque accru de noyade, bien que la corrélation varie selon le pays .
Alors, comment prévenir ces noyades ?
Direction le Benin pour commencer. Le pays est bordé par l'océan atlantique. Il est aussi arrosé par plusieurs fleuves et lac. Un ensemble de cours d'eaux qui attire les amateurs de baignade. C'est pourtant un loisir dangereux, source de noyade. Tous les cas de noyades ne sont pas répertoriés.
Cependant, près de 200 interventions des sapeurs-pompiers pour tout type de noyade ont été enregistrées en 2021 avec 89 décès notés dans ce pays.
En plus des pécheurs et sapeurs-pompiers, la Croix Rouge béninoise se mobilise également pour mener des actions de sensibilisation et de prévention.
Eustache Houdegbé, responsable des secours et catastrophes à la Croix Rouge Benin, fait savoir que les cas de noyade sont plus fréquents en périodes de vacances et de fêtes sur les plages de Cotonou.
Selon lui, la prévention passe par une sensibilisation accrue auprès des jeunes, avec des images des cas de noyade.
Autre pays, autre exemple : le Sénégal !
Ici comme dans la plupart des pays côtiers ouest-africains, les noyades se multiplient sur les plages pendant les mois de fortes chaleurs notamment entre juillet et août.
Bien que l'accès à la baignade sur les plage soit règlementé, les populations ne respectent pas toujours les interdits.
A Dakar, la capitale, les plages sont ouvertes pour les baignades de 9H GMT à 19H, avec surveillance des maitres-nageurs.
Si dans la capitale sénégalaise la quasi-totalité des plages est surveillée par des maitres-nageurs (une vingtaine sur les 26 plages de Dakar), les municipalités de la banlieue dakaroise peinent encore à mettre un dispositif sécuritaire au niveau des plages.
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Ibrahima Fall, le président de l'association sénégalaise des maitres-nageurs, sauveteurs et surveillants de baignade, évoque l'insuffisance de moyens financiers.
Le renforcement de la surveillance des plages dans la ville de Dakar a, selon Ibrahima Fall, réduit les cas de décès par noyade sur les plages de la ville.
Sur 347 décès par noyade au Sénégal en 2021, 9 ont été enregistrés dans la ville de Dakar.
Le président de l'association sénégalaise des maitres-nageurs appelle à une synergie d'actions entre le ministère de l'intérieur et les municipalités pour une surveillance effective des plages sénégalaises.
Une prévention qui pourrait passer également par des politiques et des législations efficaces, le renforcement de la surveillance et la prévention sur la Grande Côte, le déploiement des agents de sécurités et l'installation des panneaux signalant les zones interdites, entre autres.