Les populations visiblement sur les dents accusent le délégué du gouvernement de népotisme et de favoritisme. Sur le pied de guerre, ces populations qui honnissent le super maire se disent prêtes à descendre dans la rue s'il continue, non seulement à ne plus se pencher sur leurs préoccupations, mais aussi à leur rendre la vie difficile, en détruisant ce qui leur tient encore lieu de logis. Un peu d'histoire. Sur fond de crise sociale, le projet de Paul Biya, pilier de la «Françafrique», au pouvoir depuis un quart de siècle, de briguer un nouveau mandat mettait le feu aux poudres.
En 2008, la colère populaire se tourne contre la cherté de la vie mais aussi contre la possibilité d'un maintien au pouvoir de Paul Biya, qui préside aux destinées du pays depuis vingt-cinq ans et semble vouloir briguer un nouveau mandat. Ni les appels à la raison de l'archevêque de Douala, le cardinal Christian Tumi, ni ceux des syndicats n'ont été entendus. Au total, les émeutes auraient fait au moins 17 morts, à Douala et en région. «Même pendant les villes mortes de 1992, je n'ai pas vu Douala comme ça», soupire un entrepreneur libanais de la capitale économique. Des émeutiers ont brûlé des stations-service, saccagé des bâtiments administratifs. Ils s'en sont pris aussi à des entreprises internationales accusées de «piller le Cameroun».
L'on en est pas si éloigné de ces tragiques journées. À plusieurs reprises, la population a exprimé son mécontentement contre les incessantes casses à tête chercheuse du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine. Les démolitions des immeubles, le mauvais état des routes secondaires qui n'ont pas été reprofilées depuis des lustres... et la corruption, un sujet très sensible. La capitale économique est mal lotie pour ce qui est du développement urbain. Les quelques procès contre Ntonè Ntonè n'y ont rien changé.
«Nous avons une caste de privilégiés qui vit au détriment de la majorité qui souffre», tempête un habitant qui tance le délégué du gouvernement qui gère très mal les affaires locales susceptibles de booster le développement économique, social et culturel des populations. Aussi, ne se préoccupe-t-il pas constamment de l'animation du cadre de vie et le fonctionnement des équipements collectifs.
Ce qui le contraint à ne pas rendre un service de qualité tout en assurant une gestion rigoureuse des deniers publics. Urbanisme et aménagement urbain ; Équipements et infrastructures d'intérêt communautaire ; entretien de la voirie principale et signalisation ; éclairage public et approvisionnement en eau potable ; circulation et transport ; parkings publics et parcs de stationnement ; abattoirs municipaux, marchés et foires ; musées municipaux, parcs et jardins, cimetières, exécution des mesures foncières et domaniales du permis de construction et dénomination des rues, places et édifices publics... Dans tous ses domaines de compétences, Ntonè Ntonè n'y voit que du feu, dévoilant au jour son incapacité à restaurer l'image d'antan de Douala.
Autres domaines où le super maire a échoué lamentablement : l'étude et la réalisation des aménagements et des équipements nécessaires à l'application du plan de circulation, des transports et déplacements urbains et de l'entretien et la gestion des différents équipements de transport d'assurer la liaison avec les opérateurs du secteur transport. Au quotidien, constate un urbaniste, le délégué du gouvernement ne veille pas au respect des infrastructures et des aménagements installés sur la voie publique afin de maintenir un développement des déplacements adaptés pour une mobilité, mieux pour une urbanisation plus simplifiée et plus organisée. Ce qui fait dire par une bonne frange de la population que «son bilan social est plutôt mitigé».
M. Ntonè Ntonè conscient de son incapacité à juguler les maux qui minent la cité économique aurait opté pour une tactique: mettre le feu aux poudres. Dans la nuit du 3 au 4 avril 2015, un incendie avait réduit en cendres, 5 boutiques au marché du rail, à Douala. L'on en était encore à le déplorer qu'un autre incendie, lui aussi grave, s'est déroulé ce dimanche de Pâques 5 avril 2015 au marché central de Douala, 2 boutiques de vêtements ont entièrement été consumées !
On parlait encore quand tout à coup, l'on nous informait d'un autre incendie, très brûlant celui-là, qui a dévasté 80% des locaux de la communauté urbaine de Douala ! Chez Fritz Ntonè Ntonè en personne ! Cette fois, le délégué ne va plus accuser les petits commerçants du marché d'avoir mis le feu par négligence ou par inconscience ! Les agents de la communauté ne vont plus donner des leçons de civisme et de morale. À ce rythme, Ntonè Ntonè ne pourra pas échapper à l'appel de New-Bell où certains le voyaient déjà....