Le 2 février 2018. Il est environ 10h. L’entrée du Groupe scolaire “Le Paradis des Anges”, école privée laïque d’enseignement maternelle et primaire, située au bloc A du quartier Makèpè à Douala, connait une ambiance particulière. Pancartes en mains, des parents d’élèves dénoncent : «Madame Calixte Beyala, arrêtez d’être jalouse de nos enfants», «arrêtez votre comportement indigne, il ne vous honore pas», «nous voulons la tranquillité de nos enfants dans cette école» , «nous, parents d’élèves de l’école le Paradis des Anges, avons marre de vous voir perturber l’encadrement de nos enfants», «laissez nos enfants suivre sereinement les enseignements qui leur sont dispensés», «arrêtez de faire le terrorisme culturel à l’égard de nos enfants».
Un chapelet de revendications, indicateurs de la tension ambiante. Dicka Olivier, vice-président de l’Association des parents d’élèves et des enseignants du “Paradis des Anges”, explique l’objet de cette manifestation: «Nous avons décidé de nous réunir ici parce que nous souhaitons que Mme Calixte Beyala laisse nos enfants aller à l’école; qu’elle arrête de jouer la musique pour indisposer les enfants. Grand est mon étonnement parce que l’école a une décision de justice qui interdit à Calixte Beyala de jouer la musique.
Nous n’arrivons pas à comprendre comment avec une décision de justice, elle continue à indisposer les enfants. L’école jouit de tous ses droits, avec son agrément obtenu depuis 1997».
Alertée par une voisine, la principale indexée sort illico presto de son immeuble. Calixte Beyala dénonce à son tour, «un sacré montage», doublé «d’acharnement à son égard», car dit-elle, «il ne s’agit pas seulement d’une affaire Calixte Beyala», mais «de tout le voisinage », contre l’école “Le Paradis des Anges”.
La romancière déclare avoir acquis son lot à la Société immobilière du Cameroun (Sic), avec ses efforts de jeune auteur, avant que l’école ne soit érigée. «Je savais qu’un jour, je reviendrais m’installer dans mon pays», confie-telle. Depuis lors, «je n’arrive pas à vivre tranquillement, perturbée toute la journée par le bruit des élèves», se plaint l’écrivaine, dans une affaire portée devant les autorités administratives et judicaires depuis 2017.