Où est le président Paul Biya ? le PR est porté disparu des radars, l'heure est grave

L'absence prolongée du chef de l'État camerounais de la scène publique à quelques semaines de l'élection présidentielle suscite questionnements et débats. La tech-entrepreneure Rebecca Enonchong a exprimé sur les réseaux sociaux l'interrogation de nombreux citoyens.

« Où est le Président Paul Biya ? » Cette question laconique mais percutante, postée par Rebecca Enonchong sur la plateforme X (anciennement Twitter), cristallise un sentiment partagé par une frange croissante de l'opinion publique camerounaise.

La femme d'affaires et figure emblématique de l'écosystème technologique camerounais a ainsi donné voix à une préoccupation grandissante : l'effacement du président de la République de l'espace public alors que le pays se dirige vers l'élection présidentielle d'octobre 2025.

En effet, Paul Biya n'a pas fait d'apparition publique depuis plusieurs semaines. Sa dernière sortie médiatisée remonte à l'audience qu'il a accordée au Nonce apostolique, représentant du Vatican au Cameroun.

Cette invisibilité contraste avec l'approche traditionnelle des campagnes électorales. Le discours présidentiel se limite actuellement à des publications sur les réseaux sociaux, où le chef de l'État évoque régulièrement les thèmes du patriotisme et de l'unité nationale.

Cette stratégie de communication exclusivement digitale suscite des réactions mitigées. Pour ses détracteurs, elle témoigne d'une déconnexion avec les réalités du terrain et soulève des interrogations sur la capacité du président sortant à mobiliser physiquement ses partisans.

L'écrivain et journaliste Jean-Bruno Tagne n'a pas mâché ses mots, qualifiant la situation de « stratosphérique ». Dans une formule saisissante, il a souligné le paradoxe de la situation : « Les Camerounais se préparent à aller élire un vieil homme qu'ils ne voient pas, qui ne leur a rien promis et qui ne leur a rien demandé ».

Cette critique met en lumière le caractère inédit de cette campagne présidentielle, marquée par l'absence physique du principal candidat et l'absence de programme électoral clairement défini.

L'absence prolongée de Paul Biya alimente inévitablement les rumeurs et les spéculations sur son état de santé et sa capacité à briguer un nouveau mandat. Dans un contexte où la transparence sur la santé des dirigeants reste un sujet sensible en Afrique, ce silence présidentiel devient lui-même un enjeu politique.

La question posée par Rebecca Enonchong, par sa simplicité même, met le doigt sur un paradoxe démocratique : comment les électeurs peuvent-ils faire un choix éclairé sans voir ni entendre leur président sortant ?

Alors que la campagne électorelle bat son plein pour les autres candidats, le mystère Paul Biya continue de planer sur la scène politique camerounaise, transformant cette élection présidentielle en un scrutin pour le moins atypique.