Des syndicats d’enseignants et certains membres du collectif « On a trop supporté » ont décidé, le week-end dernier, de lever le mot d’ordre de grève.
D’aucuns étant intervenus dans des médias audiovisuels font prévaloir l’argument suivant lequel il s’agit d’une levée temporaire du mot d’ordre de grève. Question d’attendre le dernier tournant lié au déroulement des examens de fin d’année en juin 2022. Si le gouvernement camerounais ne résout pas leurs revendications, ils affirment qu’ils boycotteront les différents examens. Raison pour laquelle ils comptent, tous, sur la bonne foi dudit gouvernement.
Des syndicats d’enseignants, la plupart des retraités, qui n’ont jamais lancé le mot d’ordre de grève, ont, curieusement, décidé de lever le mot d’ordre de grève et invitent leurs pairs à reprendre les cours ce lundi, 28 mars 2022. Roger Kaffo Fokou(Snaes) Jean Kamdem (Feser), Pierre Ateba (Snuipen), Daniel Djong (Snaeepcam), etc évoquent deux raisons dans le communiqué qu’ils ont rendu public le 26 mars 2022. Premièrement, ces leaders syndicaux disent avoir pris cette décision après avoir évalué, sur la base d’informations fiables recueillies auprès des services compétents du ministère des Finances (Minfi), le degré de mise en œuvre des engagements inscrits dans l’échéance de cette fin du mois de mars 2022.
De plus, et c’est la seconde raison, ils ajoutent : “Sur 21.000 cas de compléments de salaires prévus, 20.499 ont pu être effectivement traités. Ce qui représente un taux de réalisation de 97,61 % ». De même, ces représentants syndicaux notent que « plus de 5000 enseignants n’ayant pas, jusque-là, des matricules, ont pu être pris en charge sur le fichier solde de l’État ».
Cette option choisie par la dizaine de corporations syndicales ne rencontre guère l’assentiment du Syndicat national des instituteurs contractuels et des maîtres des parents (Snicomp), qui est, d’ailleurs, le seul syndicat à initier ce mot d’ordre de grève depuis le 14 février 2022. Charles René Koung dénonce le fait que le gouvernement camerounais n’a résolu qu’un dixième des revendications des enseignants du primaire.
Il s’agit du règlement de l’indemnité de logement, qui ne concerne que certains instituteurs, en l’occurrence les nouvelles recrues. Le président du Snicomp rappelle des priorités que ses pairs et lui ont, dûment, formulées, et qui relèvent des revendications non-solutionnées jusqu’à ce jour: »
1.La prise en charge des effets financiers des avancements, ainsi que leur automatisation.
2. La prise en charge des nouvelles recrues avec le payement de leurs rappels.
3. Le lancement de l’intégration des IC(Instituteurs contractuels) 25.000.
4. Le décret sur la prorogation de l’âge de recrutement à 45 ans.
5. Le décret sur la prise en compte des années précaires des ex-Ivac.
6. La mise sur pied d’un comité technique qui va s’occuper des autres préoccupations présentées par le Snicomp et, singulièrement, par les instituteurs.
7. La publication de la date du forum national de l’éducation au cours duquel seront débattus, entre autres, les problèmes liés au statut particulier de l’enseignant, à la réforme des Enieg et des Eniet ».
A cause de la non-résolution de ces revendications, le Snicomp fustige le dédain du gouvernement à l’endroit des maîtres d’écoles primaires, qui sont à la base de la formation de la progéniture du secondaire. T oute chose à l’origine du maintien du mot d’ordre de grève. Pour C.R. Koung, « le mouvement de grève se poursuit tous les lundis, mardis et mercredis ».
« Les Jeudi et vendredis, explique C.R. Koung, nous pouvons enseigner même les samedis pour ceux qui font la mi- temps. Donc la grève n’a pas été suspendue; elle doit même être accentuée. Nous devons nous remobiliser dans toutes les écoles afin de montrer notre ras-le-bol et notre insatisfaction par rapport aux préoccupations qui n’ont pas été prises en compte ».