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Obligation de se vacciner au Covid 19 : comment les droits humains sont violés au Cameroun

le vaccin est imposé par notes de service

Mer., 20 Oct. 2021 Source: Le Messager

Alors que les États prennent des dispositions légales pour faire immuniser leurs populations, le Cameroun à la place d’un État de droit, privilégie un mode de gouvernance kafkaïen dont l’étendue des dégâts est à craindre.

Au Cameroun, pour qui veut les égrener, les symptômes de la décadence sautent aux yeux et ne cessent de s’accumuler. Là encore, la Commission des.droits de l’homme et des libertés du Barreau du Cameroun (Cdhlb) vient de publier une déclaration dans laquelle elle dénonce la généralisation par l’administration publique de l’exigence du vaccin anti-Covid-19, en absence totale d’un cadre législatif et réglementaire.

Dans la pratique, le vaccin est imposé par notes de service, lettres, gestes ou injonctions. C’est le cas entre autres de la note du ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République du 08 octobre dernier, de la direction générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam) signée le 04 octobre courant et plus récemment, celle du gouverneur de la région de l’Est rendue publique le 07 octobre en cours.

Cependant, le taux de couverture vaccinale actuelle et future au Cameroun n’est pas reluisant. Selon la Commission, 1,6 % de la population est vaccinée alors que 20 % devrait l’être en 2021 et 60 % en 2022. Ceci loin des exigences de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui fixe la barre à 80 % d’ici décembre 2021. En clair, le problème posé par l’obligation du vaccin anti-covid est celui d’un consentement libre, éclairé et exprès de toute personne appelée à se soumettre au vaccin.

Il s’agit d’une atteinte grave aux libertés, le législateur et le législateur seulement a le pouvoir de déterminer le caractère obligatoire des vaccins pour les motifs de la santé publique. La vaccination n’étant pas obligatoire de lege lata, les personnes non vaccinées ne doivent pas subir de discrimination comme semble l’indiquer les communiqués des administrations publiques », recadre Me Christian Daniel Bissou, président de la Cdhlb.

Cadre normatif

A la vérité, tout porte à croire, que le gouvernement veut se purifier face aux deals conclus avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. Avec comme dénominateur commun, personnalités pub’ eues, d’aucuns selon les hautes directives de la « Task force » se définissent comme ordonnateurs et d’autres comme interprètes. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la vie privée des citoyens.

D’ailleurs pour les observateurs, tout est prétexte à intérêts et profits, qu’il s’agisse du circuit des vaccins, des passations de marché de gré à gré, et ou toutes transactions en termes de prix. Sinon, comment comprendre ces allures nocives ? Il faut peut-être rappeler les dispositions de l’article 25 de la déclaration d’Helsinki qui précise : « la participation de personnes capable à une recherche médicale doit être un acte volontaire ».

En clair, pour rester dans la logique du Barreau, l’État du Cameroun gagnerait à fixer un cadre normatif général et abstrait, apte à avoir l’adhésion de tous en tenant compte du principe inaliénable du consentement. C’est là, le gage du respect de la dignité humaine, de la vie privé et de l’obligation de l’État d’amener son peuplé au niveau de santé le plus élevé possible.

Source: Le Messager